Une année pleine de rebondissements
QUÉBEC | SEPTEMBRE 2020
L’auteure de Québec Ariane T. Lessard a vécu en mai une véritable déception. Victime des circonstances liées aux difficultés de son éditeur, ce dernier lui a annoncé qu’il ne publierait pas le deuxième tome de sa série médiéval-fantasy Les héritiers du Briacan qui était pourtant complété. Malgré le choc, la jeune femme s’est retroussé les manches et a publié son roman sur une plateforme en ligne. Le troisième tome devrait d’ailleurs suivre en décembre.
« Quand j’ai signé pour la série, l’éditeur s’est gardé le droit d’annuler les contrats si les livres ne se vendaient pas. C’est normal et je pouvais aussi y mettre un terme. J’ai publié mon premier tome et il a bien fonctionné. J’en avais vendu suffisamment pour qu’il y ait in intérêt envers le deuxième. J’avais toutefois toujours cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête que ça pourrait arriver qu’il annule la série », raconte l’auteure.
Le livre devait sortir en mai, mais a été repoussé à l’automne en raison de la situation liée à la pandémie. Elle n’était d’ailleurs pas la seule dans sa situation. À la fin mai, une bonne amie du métier lui a appris que son propre roman ne serait pas publié. Une semaine plus tard, Ariane recevait aussi la mauvaise nouvelle. Ils ont été plus d’une centaine d’auteurs à voir leur publication être annulée cette semaine-là.
« Le premier sentiment a été le soulagement parce que je n’avais plus à vivre avec cette hantise. C’est comme si je savais que cette journée pouvait arriver. J’ai été soulagée en sachant que j’étais désormais maître de mon destin. »
La deuxième émotion a cependant été la tristesse. « J’ai pleuré! C’était un gros morceau à avaler parce que rendue où j’en étais avec le deuxième tome, j’étais sûre qu’il allait être publié. »
Elle s’est toutefois ressaisie. Après discussions avec d’autres auteurs, elle a décidé d’aller vers l’autopublication en ligne. Elle espère pouvoir terminer le troisième et dernier tome des Héritiers du Briacan à temps pour le mois de décembre.
Dernier rebondissement, Ariane s’est récemment entendue avec une autre maison d’édition pour une nouvelle série, une sorte de récompense pour ne pas avoir abandonné!
Imaginaire
Celle qui a ajouté un T. à son nom afin de ne pas la confondre avec l’auteure du même nom explique que c’est à l’adolescence que l’écriture est entrée dans sa vie. « Je lisais beaucoup et j’ai découvert des forums où des passionnés comme moi y proposaient des histoires et des fanfictions. Je me suis lancée là-dedans à cœur joie! Je pouvais enfin partager mon monde imaginaire avec d’autres. »
Après avoir mis sur pause l’écriture pendant son parcours collégial et universitaire, Ariane a repris quelques années après la fin de ses études. Trois ans plus tard, elle était publiée.
Quand a-t-elle réalisé qu’elle voulait être auteure? « Je ne crois pas qu’il y ait eu de moment précis. C’est venu petit à petit. J’avais discuté de mon manuscrit avec un ami de mon copain de l’époque. Je lui avais envoyé et il avait eu de très bons mots pour mon histoire. À ce moment, je me suis dit que je pourrais peut-être essayer d’être publiée. J’ai envoyé mon roman à une maison d’édition et un mois plus tard, j’avais une réponse positive! »
L’auteure crédite son père bédéiste pour lui avoir donné des conseils sur la façon d’être publiée, ainsi que son réviseur, Patrice Cazeault, qu’elle appelle son mentor et avec lequel elle a développé une grande complicité, pour l’avoir aidée à amener son roman encore plus loin. Il a aussi continué à travailler avec elle après la fin de sa collaboration avec son éditeur.
Ariane s’estime également chanceuse d’avoir une petite communauté qui la soutient. Elle tente notamment de conserver l’intérêt envers son travail en tenant un site Web sur lequel elle alimente son blogue régulièrement. Sa formation en communications lui sert bien de ce côté selon elle.
Passion
Ce que l’auteure aime par-dessus tout du médiéval-fantasy, c’est le fait que tout soit possible. « Je pense que ce qui m’intéresse, c’est qu’il n’y ait pas de limite. J’ai lu beaucoup de bons ouvrages de fantasy quand j’étais plus jeune comme Amos Daragon de Bryan Perro, les Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard, Eragon de Christophe Paolini et bien sûr, la série Harry Potter de J.K. Rowling. Ce que j’aime, c’est que peu importe les problèmes que les héros vivent, il y a toujours moyen qu’ils s’en sortent. Il y a une belle liberté dans l’écriture. »
Bien que ce soit ce style qui l’ait d’abord fait publier, l’auteure a récemment commencé l’écriture d’un roman d’un tout autre registre. « C’est une histoire qui se passe à Québec à notre temps. C’est basé sur une version moderne du Fantôme de l’Opéra. J’ai toutefois pris une pause sur celui-ci afin de me concentrer sur mes tomes 2 et 3 des Héritiers du Briacan. »
Comme tout autre auteur, Ariane aimerait beaucoup que l’écriture lui permette de gagner sa vie, mais elle adore tout de même la dualité avec son métier dans les communications. Puis, il s’agit avant tout d’une histoire de passion pour elle.
« À mon niveau, tu fais ça pour le plaisir parce que les revenus paient à peine les dépenses. Si tu fais ça pour l’argent, tu devrais arrêter. Pour ma part, j’aime simplement que les gens découvrent et apprécient mes histoires », conclut-elle.
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