SAINTE-ANNE-DES-LACS | JANVIER 2022

Trois ans après avoir peint sa première toile, Didier Correia ne regrette pas une seule seconde d’avoir changé le cours de sa vie pour se lancer à temps plein dans cette nouvelle voie. Originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, celui qui est connu professionnellement sous le nom de Didier Artiste réside désormais dans les Laurentides. C’est dans cette région aux paysages remarquables que la magie s’est opérée en janvier 2019.

Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires de HEC Montréal, il a travaillé pendant six ans comme représentant aux ventes pour une entreprise de maisons préusinées. Son côté rationnel l’avait alors emporté sur son côté artistique. « Quand j’étais jeune, l’un de mes passe-temps était le dessin au crayon à mine. À l’adolescence, je me suis dirigé vers la musique, plus précisément la batterie, et avec mes autres activités, j’ai complètement laissé le dessin de côté. C’est plus tard, au début de la trentaine, que je me suis mis à chercher de nouveaux passe-temps. C’est ma conjointe qui m’a suggéré de revenir au dessin. Au bout de deux mois, je peignais ma première toile », explique celui pour qui ce « passe-temps » est rapidement devenu une révélation.

Sa vie a en effet changé. Il avait de plus en plus de commandes de toiles et de moins en moins de temps pour les terminer. Il a donc décidé de laisser son emploi temporairement. « Initialement, ça ne devait être qu’un essai. Je n’étais pas sûr que ça allait lever et ce n’était pas nécessairement le but. Je me suis dit que je verrais où cela allait me mener. Finalement, je n’ai jamais arrêté et c’est devenu une grande carrière que je me plais à savourer tous les jours. »

Didier avoue aussi qu’il était rendu à un tournant de sa vie. Plusieurs questions se bousculaient dans sa tête quant à son avenir. Ce qui devait être une petite porte de sortie en attendant d’y voir plus clair lui a néanmoins ouvert les yeux sur ce qu’il voulait faire dans la vie : peindre !

Évolution

L’artiste définit son évolution en trois phases. « Au début, je dirais que ça tirait plus vers le pop art avec des zones bien définies et des dégradés de couleur. Par la suite, j’ai travaillé à 100 % avec le couteau pour finalement intégrer le airbrush et d’ajouter une touche abstraite. C’est avec le mélange de quelques techniques que j’ai vraiment découvert mon style. Je commence avec des spatules et de l’acrylique pour créer le fond abstrait. Je vais ensuite prendre le airbrush pour créer les ombres des visages et des corps. Je fais aussi ressortir un effet 3D, puis j’utilise le couteau par-dessus pour le fini. »

Didier est avant tout attiré par les portraits et les corps. Il ne ferme pas la porte à explorer d’autres choses éventuellement. Il adore surtout le défi de reproduire avec précision un visage.

« Je ne connaissais vraiment rien à l’art avant que je peigne ma première toile. J’associais souvent l’art à ce que je voyais dans les musées, soit des trucs que je n’arrivais pas à comprendre. Je n’avais pas encore trouvé ce qui me parlait. C’est lors d’un voyage à Miami que le coup de cœur est arrivé. J’ai visité le quartier de Wynwood art district et j’ai adoré les mélanges de couleurs dans les œuvres qu’on peut y voir. J’ai commencé à intégrer cela à mes portraits. Maintenant, quand je me promène à pied ou en voiture, mon cerveau est constamment à la recherche de mélanges de couleurs qui m’inspirent et que je pourrai reproduire. Je suis vraiment fier de ce que j’ai réussi à créer et à mes yeux c’est unique. »

Alors que l’artiste devait tenir son premier vernissage en avril 2020, le début de la pandémie a chamboulé ses plans et l’événement a dû être annulé. Les nombreuses commandes l’ont toutefois gardé occupé au cours des deux dernières années. Il espère néanmoins pouvoir tenir un vernissage public d’ici la fin de 2022 afin de rencontrer les gens qui l’encouragent sur Facebook et Instagram.

Preuve que sa carrière a pris le bon tournant, sa conjointe l’épaule désormais à temps plein dans les tâches administratives. Ils ont également embauché une ressource qui les soutient afin que Didier puisse se concentrer sur ses toiles. La majorité des activités de promotion pour ses œuvres se font sur Facebook, Instagram et sur son site Web.

Professionnellement, Didier caresse le rêve d’être représenté dans une galerie de Miami d’ici trois à cinq ans. « Tant que l’engouement sera aussi fort au Québec, je veux continuer de foncer là-dedans. Je pense que la suite viendra naturellement lorsque je sentirai que ce sera le temps de passer à la prochaine étape. »