Un parcours sous le signe de l’harmonie

gebe
Photo : Josée Houle
16 septembre 2020

Un parcours sous le signe de l’harmonie

gebe
Photo : Josée Houle
16 septembre 2020

gerardo labarca

Un parcours sous le signe de l’harmonie

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : Josée Houle
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MONTRÉAL | SEPTEMBRE 2020

Bien qu’il se consacre à la peinture depuis seulement deux ans, le portraitiste autodidacte Gerardo Labarca considère avoir baigné dans le milieu des arts toute sa vie. Lorsqu’il a quitté le milieu de la restauration en 2018 après plus de quinze ans de loyaux service, ce n’était donc pour lui rien de plus qu’un changement de discipline artistique. Reconnu alors pour la qualité de son service, l’originalité de sa nourriture et son souci du détail, il utilise aujourd’hui son expertise et sa sensibilité pour réaliser des portraits au style unique.

Originaire du Venezuela, il a immigré au Canada en 1993 à l’âge de vingt-et-un ans. En même temps qu’il étudiait le français à l’UQAM et cherchait à s’intégrer à son nouveau pays d’adoption, il a commencé à travailler comme plongeur, puis comme serveur et gérant dans divers restaurants montréalais, gravissant les échelons jusqu’à ouvrir ses propres restaurants gastronomiques (le Pintxo, le Zamia, le Bar et Bœuf, ainsi que le Mezcla), lesquels ont connu beaucoup de succès à travers les années. Malgré tout, il est venu un moment où il a eu besoin de se renouveler. « Je voulais vieillir en faisant une profession qui me permettrait de travailler de la maison et éventuellement de m’installer en campagne près de la nature et du silence. J’ai toujours fait ce que j’ai voulu, je ne me suis jamais empêché d’atteindre mes rêves, mes objectifs. C’est pour cela que j’ai décidé de quitter le milieu de la restauration et de me lancer à temps plein dans la peinture, suivant encore une fois mon instinct. »

Il dit d’ailleurs être un peu comme ses créations, c’est-à-dire pétri par un mélange d’expériences et de goûts personnels. « L’une des choses qui me motive le plus dans mon travail créatif, c’est de rendre hommage au personnage que je suis en train de peindre, ajoute-t-il. Je pense qu’une image vaut mille mots, alors j’essaie que les gens comprennent ce que je veux transmettre sans avoir à l’expliquer. » La majorité de ses œuvres représentent des figures célèbres, qu’elles soient issues de la chanson (Nina Simone, Céline Dion, David Bowie, Amy Winehouse, Freddie Mercury, Kurt Cobain, Prince, Madonna, Jacques Brel, Jim Morrison), du cinéma (Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor, Audrey Hepburn, Grace Kelly, Chaplin, François Sagat) ou encore de la politique (Gandhi, Mandela, Obama). On y trouve aussi à l’occasion des membres de la famille de ses clients ou encore des autoportraits. Quoi qu’il en soit, c’est toujours l’être humain qui y est mis en valeur dans toute sa complexité. « J’ai toujours été fasciné par le portrait. Je me lance souvent le défis d’améliorer ma technique pour pouvoir transmettre le plus d’émotions possible dans mes peintures. Les yeux, le regard, pour moi, c’est le centre de chacune de mes œuvres. J’aime aussi beaucoup peindre les mains, elles peuvent raconter toute une histoire juste à les regarder. »

À savoir qui sont ses inspirations artistiques, il nomme Philippe Pasqua, Gustav Klimt (dans sa période « gold »), Corno, mais aussi Frida Kahlo pour sa capacité à raconter sa vie à travers des autoportraits, et Andrew Salgado pour l’expression de ses personnages, ainsi que les explosions de couleurs et le mouvement qu’il donne à ses portraits. Il suffit de jeter un œil rapide aux œuvres de Labarca pour y reconnaître ces diverses influences, que ce soit par la façon dont il applique l’acrylique avec une spatule pour donner du relief à ses toiles, aussi bien que par son utilisation du collage, de pochoirs, de la peinture en aérosol, voire de la feuille d’or. Cela dit, s’il travaille aujourd’hui à partir de médiums mixtes afin de créer des œuvres lumineuses et énergiques, il admet qu’il n’en a pas toujours été ainsi. « Lorsque j’ai commencé à peindre pour mon plaisir, mes toiles étaient complètement monochromes, avec un arrière-plan blanc immaculé et des personnages dans les tonalités de gris. Je cherchais une façon originale de mettre mes personnages en valeur et, chose curieuse, c’est en écoutant la musique de Manu Chao que m’est venue l’idée d’ajouter tout ce que j’imaginais : couleurs, textures, effets métalliques, lettrages, images d’insecte. J’arrivais ainsi à produire un effet similaire aux chansons de ce grand compositeur qui mélange les sons en un tout harmonieux. Une fois mon œuvre achevée, je veux pouvoir apprécier l’harmonie qui se dégage de tous ses éléments entremêlés, mais aussi tous ses petits détails individuels dès que je m’en approche. »

Ces jours-ci, il travaille sur une nouvelle collection qui présentera encore des toiles de grand format, mais en utilisant cette fois une palette de couleurs plus vives, avec plus de mouvement, afin de traduire son état d’âme et sa joie de vivre actuelle. « Je vais continuer à peindre. J’ai trouvé dans cette profession la meilleure façon de transmettre mes sentiments. » Pour en savoir plus sur les œuvres de Gerardo Labarca, jetez un œil à ses pages Facebook et Artmajeur.

Signées Labarca

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