TROIS-RIVIÈRES | JANVIER 2022

Lorsque l’on réfléchit à ces années passées, on revient souvent à certains souvenirs bien précis; des moments charnières qui nous sculptent. Certains moments nous ramènent à des heures plus tristes alors que d’autres parviennent à donner une nouvelle couleur à nos jours. Ou encore, l’inspiration se pointe, subtilement, jusqu’à vibrer au fond de nos os : une idée qui devient un livre demandant d’exister. C’est ce qui s’est passé pour Véronique.

Le vent de la grossesse a transporté avec lui, une remise en question, comme tout moment charnière. Quelque temps avant de savoir qu’elle portait la vie, la lecture était revenue dans sa vie. Puis, vint le jour de l’échographie de son garçon. Elle était assise dans la salle d’attente avec son amie. Puis, discussion faisant, Véronique a laissé échapper une idée : « Je pense que je pourrais écrire ça un livre ». Son amie acquiesce et l’encourage… juste assez pour que l’idée ne la quitte plus.

Le besoin d’écrire bien présent, elle s’est mise à penser à ce qu’elle pourrait jeter sur le papier. Amoureuse des jeux vidéo, des mangas, des anime japonais… Véronique est une passionnée et une rêveuse.

« Dans la vie de tous les jours, je suis comme une gamine. Je m’extasie devant les petites choses du quotidien. »

Bien qu’elle soit une chef infirmière en CHSLD, rigoureuse et soucieuse du bien-être de ses patients, elle a toujours eu un imaginaire intérieur fort. Il est rapidement devenu évident qu’elle écrirait un roman fantaisiste. Elle avait besoin de toucher à la lumière pour équilibrer la noirceur dans sa vie… dans son travail. Elle qui accompagne certains patients jusqu’à leur dernier souffle, un rôle si important et crève-cœur à la fois ; l’écriture est devenue le monde par lequel elle pouvait reprendre son souffle.

Attention, il ne faut pas croire que le monde des CHSLD est sombre. L’auteure précise d’ailleurs que du beau, il y en a beaucoup. Il ne faut pas baser notre vision sur le sensationnalisme que les chaînes de nouvelles nous lancent à la figure. Dans sa voix, on sent que c’est un sujet qui lui tient à cœur et que malgré les aspects plus difficiles de la profession qu’elle occupe depuis plus d’une dizaine d’années, elle aime ce qu’elle fait.

Être auteure n’était pas le métier dont elle rêvait, plus jeune. C’est probablement ce qui l’amène à vivre avec un syndrome de l’imposteur. Et pourtant…

Lorsqu’elle a su qu’elle allait écrire, elle savait déjà qu’elle n’écrirait pas autre chose qu’une série. Elle aime beaucoup que les personnages aient le temps de se développer et ce qui n’est pas chose facile à faire en un seul tome. Scarlet lui est venu en tête tout naturellement. Sans forcer. C’est un nom qu’elle a toujours aimé.

Véronique a toujours eu plus de difficulté à s’attacher aux personnages féminins, il était donc normal qu’elle choisisse de donner naissance, à travers sa plume, à un personnage masculin. Toutefois, c’est un masculin très contemporain, androgyne de son physique et c’est aussi le personnage de la série étant le plus conscient de ses émotions.

Le premier tome, qu’elle a écrit avant de donner naissance à son fils, fut écrit en trois mois. Le second, en pleine pandémie, a pris un peu plus d’un an, tandis que le troisième et dernier tome s’est écrit en un mois !

« C’est vraiment un coup de cœur! »

Comme elle souhaitait terminer l’écriture avant son retour au travail, elle écrivait littéralement du matin jusqu’au soir. Puis, une fois les révélations finales mises sur papier, ce fut le temps du grand soulagement.

Le tome 3 de la série devrait voir le jour au début 2022.

Puis, comme l’envie d’écrire ne s’est toujours pas estompée, elle risque de retrouver son sofa, son ordinateur et sa doudou afin de donner vie à une nouvelle histoire fantaisiste, lorsque l’appel se fera entendre.