Un espace d’extase sous les néons
MONTRÉAL | MARS 2021
Paige Barlow et JF Sugar forment le cœur de MIELS, un groupe de rock-électro créé il y a environ deux ans à la suite d’un coup de foudre inattendu dans le désert. Depuis, le duo québéco-américain a joué dans les bars aussi bien qu’à l’Impérial de Québec, a partagé la scène avec Marjo et a participé à l’émission Plus on est de fous, plus on lit ! sur ICI Première, lui permettant petit à petit de se tailler une place sur la scène musicale québécoise.
« On s’est rencontrés par hasard à Vegas », se remémorent-ils. Après une soirée à fêter sous les néons de la Strip, sur un coup de tête, ils ont décidé de louer une voiture et d’aller se perdre dans la vallée de la Mort. « Tout le monde nous trouvait fou d’être là à ce moment de l’année. Partout où on s’arrêtait, il faisait cinquante degrés. » Après avoir passé un certain temps à jouer dans les tavernes et à enchaîner les motels louches, ils ont dû se résoudre à rentrer chez eux, à Montréal et à Atlanta. Ils se sont ensuite donné rendez-vous en Nouvelle-Orléans.
« On a commencé à écrire pour vrai dans ce trip-là, dans une veille cabane qu’on avait louée au milieu d’une plantation au Mississippi. Ils avaient plein de vieilles guitares et un piano. Avec la pluie qui frappait sur le toit en métal, on s’est laissé avoir par la vibe. » Une première rencontre qui s’est vite transformée en milliers de kilomètres de routes les ramenant cependant toujours à une passion commune : la musique.
« Un peu après, Paige a déménagé au Québec, nous avons commencé à écrire et à jouer plus sérieusement, et finalement, nous sommes arrivés là où nous sommes maintenant. Le fait de pouvoir tout faire en couple en étant en symbiose reste l’objectif numéro un. C’est de là que provient le son sexy auquel tout le monde nous associe, je crois. On ne se casse pas vraiment la tête, on parle de nous, de nos pulsions, de tout ce qui est susceptible de donner des frissons ou une petite dose d’adrénaline soudaine. Tout pour se rappeler qu’on est bien en vie. »
Leur nom de groupe – l’un des mots préférés de Paige dans la langue française –, de même que la décision de chanter dans cette même langue, se sont imposés assez rapidement. « Quand Paige a déménagé, elle a eu le désir d’apprendre le français. Elle a remarqué que beaucoup de groupes locaux chantaient en anglais, et elle a eu envie, comme anglophone, de tenter le contraire. »
Après avoir lancé deux singles en 2019 – « S’envoyer en l’air » et « Oiseau tonnerre II » – le duo a profité du confinement lié à la COVID-19 pour enregistrer un EP, Quarantaine Blues, dans leur appartement de Montréal, ajoutant ainsi deux autres titres à leur discographie : « Remplacer le printemps » et « Le vent va tourner ». « La pandémie nous a accordé plus de temps pour écrire. Un genre d’environnement sans limite pour composer, sans horaire fixe pour déboucher une bouteille. Un autre road trip, mais cette fois entre nos quatre murs. La musique est notre thérapie. On écrit et on joue souvent pour échapper à la réalité, pour créer un espace d’extase. » La liberté, la fuite, le désir de tout foutre en l’air et la fébrilité qui accompagne les périodes de renouveaux sont d’ailleurs des thèmes récurrents dans leurs chansons, à l’image de leur propension à partir sans savoir où ils vont, mais toujours en regardant vers l’avant.
Il y a quelques semaines, MIELS signait un contrat avec Coyote Records, une maison de disques de Québec. « Un album est prévu pour cette année. Le premier vrai album, c’est un sentiment assez intense. Il est fidèle aux couleurs de notre folie et de notre parcours, on en est vraiment fiers. » Pour officialiser le tout, ils nous partageaient récemment un premier single au style minimaliste, « Pour l’amour du ciel » ; un avant-goût fort prometteur de ce qui s’annonce.
« On a hâte de prendre la route et de pouvoir faire des shows. Nous ne voyons certainement pas un avenir sans musique, mais on ne peut pas dire quelles curiosités peuvent nous tenter. »
Pour en savoir plus sur MIELS, retrouvez-les sur Facebook, Instagram ou Bandcamp.
«Fais tout ce que tu veux de moi» sortie fin mars
CRÉDITS // Production documentaire : Coyote Records Tournage & montage: Robin Renard Audio: MIELS