Tirer son épingle du jeu

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Photo : Martin Savoie
13 décembre 2017

Tirer son épingle du jeu

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Photo : Martin Savoie
13 décembre 2017

OLIVIER COURTOIS

Tirer son épingle du jeu

Rédaction : A. A. Fréchette
Photo : Martin Savoie
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VICTORIAVILLE | DÉCEMBRE 2013

À 23 ans, l’acteur victoriavillois Olivier Courtois a déjà de grandes réalisations derrière lui. Mais loin de s’asseoir sur ses lauriers, il multiplie plutôt les projets, transformant son quotidien en une succession de scènes.

Avant d’aboutir dans la riche distribution de Douze hommes en colère, pièce signée par Réginald Rose et mise en scène par Jacques Rossi, Olivier Courtois a fait comme bien d’autres, c’est-à-dire passer par les bancs d’école.

Apprendre à jouer

Diplômé en 2012 de l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, il a fait ses classes à la polyvalente de Victoriaville. «  J’ai eu vraiment de bons professeurs, qui ont ouvert mes horizons. Jean-François Rheault, par exemple, qui m’a vraiment accroché. On allait voir des spectacles à Montréal, quatre fois par année. C’est ce qui a allumé l’étincelle. Je faisais beaucoup d’improvisation aussi », note-t-il.

Après quelques années à Saint-Hyacinthe, il sait qu’il est destiné à une carrière d’acteur. « Il y a toujours une personne clé, qui te fait avouer que t’as envie de faire ça, que c’est possible et que tu n’es plus juste à l’école avec un prof, que c’est un partage », rapporte Olivier Courtois.

Un grand pas

Il décroche son premier contrat alors qu’il termine ses études. Il s’agit d’un rôle dans la pièce Douze hommes en colère, le juré numéro 5, le « bum » de l’œuvre. L’entente, d’une durée de deux ans, l’amène à jouer aux côtés d’artistes comme Edgar Fruitier et Vincent Bilodeau; une distribution de rêve pour le jeune homme. « On est 12 et le hasard a fait que les 11 autres hommes avec qui je suis sont des acteurs très différents. J’ai accès à l’éventail parfait des 11 types d’acteur qu’on peut retrouver au Québec », observe-t-il.

Lui-même se décrit comme un acteur instinctif. « Tant que je n’ai pas vraiment compris ce que je fais, ça sonne faux. Comme un instrument mal accordé », admet-il. Il doit ressentir et comprendre. C’est pourquoi il aime tant l’histoire et la documentation. D’ailleurs, lorsqu’il parle de Douze hommes en colère, il retrace d’abord l’histoire et le contexte de sa création par Réginald Rose qui, inspiré par son expérience de juré, a décidé d’écrire la pièce qui deviendra un chef-d’œuvre.

Escadron Création

Cette année, le jeune acteur a aussi joué dans la pièce Warwick, écrite par Jean-Philippe Baril Guérard, un autre jeune acteur de la région. L’œuvre met en scène un soldat qui revient dans son village après la guerre, mais pas dans le même état physique et psychologique qu’avant. La pièce a été jouée au Théâtre Denise-Pelletier en février, et était produite par L’Escadron Création, dont Olivier Courtois est le directeur général.

« C’est notre gang de Saint-Hyacinthe. On a mis sur pied notre compagnie. On est 13 et on a décidé de faire cette pièce. On a donné 15 représentations », souligne l’acteur. Puisque la pièce traitait du retour problématique d’un soldat parmi les siens, la troupe a également offert une représentation devant des soldats de la base de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« L’Escadron, c’est une famille. On s’est unis pour être plus forts, au lieu d’être seuls chez nous », de préciser Olivier Courtois au sujet du regroupement. Monologues et soirées de représentation dans des bars, des cafés, ponctuent leurs actions. Être présents et explorer, voilà l’important.

Créateur avant tout

En plus de sa présence sur les planches, il a aussi joué devant la caméra pour la série Web Les Êtres-Anges, en 2012. Outre pour le rôle qu’il y tenait, ses idées ont su être mises à profit, puisqu’il a coécrit le scénario. Malgré cette réalisation, il se considère davantage comme un créateur qu’un auteur. « Je me fâche, je trouve ça trop dur. Je ne comprends pas le monde qui écrit, c’est complexe. Je suis plus un créateur d’idée. »

De la série qu’il a créée avec ses amis, il garde de bons souvenirs. Notons que France Castel et Rémi-Pierre Paquin, entre autres, ont fait partie de la distribution.

Puis, en septembre, il a offert une soirée au Café Farniente, à Victoriaville, où il a présenté des récits du quotidien, toujours de sa plume. Contes, récits dédiés aux enfants, l’acteur ne ferme la porte à rien qui l’inspire et qui peut le faire évoluer. Toutefois, aller à la rencontre des gens et offrir quelques lectures le stimulent plus que tout.

C’est peut-être pourquoi il souligne avoir été fortement inspiré par le Théâtre Parminou, alors qu’il était enfant. Le théâtre d’intervention et les œuvres près des gens, voilà dans quel type de travail il aimerait s’investir.

Enfin, le jeune acteur est si attaché à sa ville qu’il souhaite que la nouvelle salle de spectacle lui permette de venir y jouer plus souvent. Plusieurs projets s’en viennent, dont un en janvier à Espace Libre, à Montréal. Encore une fois, il jouera aux côtés de plusieurs acteurs, mais se promet bien un premier rôle, ou même un solo, dans un avenir rapproché.

 

Trois films dans lesquels tu aurais aimé jouer : Louis Cyr, La vita è bella, Batman

Trois acteurs que tu admires : Marion Cotillard, Vincent Bilodeau, Hugh Bonneville

Trois pièces dans lesquelles tu voudrais tenir un rôle : Toutes les pièces de Gratien Gélinas, Fêtes d’automne de Normand Chaurette et Don Quichotte (personnage de Sancho)

Qualités d’un bon acteur : Être ouvert et à l’écoute des autres, être créatif, trouver sa sensibilité (sans mal prendre la critique), être emphatique et équilibré.

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