Sur des chemins inexplorés

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Photo : Patrick Duchesne
8 décembre 2021

Sur des chemins inexplorés

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Photo : Patrick Duchesne
8 décembre 2021
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BENJAMIN RODGER

Sur des chemins inexplorés

Rédaction : C. Fortier
Photo : Patrick Duchesne
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GATINEAU-HULL | DÉCEMBRE 2021

L’artiste peintre franco-ontarien Benjamin Rodger décrit son évolution comme une exploration naturelle. Être différent des autres, trouver quelque chose de nouveau à dire et contribuer à sa façon au discours international de la peinture, c’est ce qui le motive jour après jour depuis ses débuts professionnels il y a plus d’une douzaine d’années.

Né en 1982 à Ottawa, Benjamin Rodger a toujours baigné dans le monde des arts. Il s’estime d’ailleurs chanceux d’avoir fait partie d’une famille qui encourageait la créativité. Pour beaucoup de gens avec lesquels il a étudié, ce n’était pas le cas, a-t-il tenu à préciser. Après avoir fréquenté le Centre d’excellence artistique de l’Ontario (De la Salle à Ottawa), une école secondaire spécialisée dans les arts, c’est à l’Université d’Ottawa et à l’Université Concordia qu’il a poursuivi sa formation. Il y a obtenu son baccalauréat en beaux-arts en 2004 avant d’effectuer une maîtrise à l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson à Nice en France de 2005 à 2008.

Il est par la suite revenu au Canada, soit à Gatineau où il réside toujours aujourd’hui. « Au début, ça devait être temporaire, mais au bout du compte la vie est faite comme cela et j’y suis toujours 12 ans plus tard. Je me suis trouvé un atelier que j’occupe encore dans le quartier du Vieux-Hull. C’est aussi le secteur où j’habite », explique l’artiste.

En plus de sa carrière de peintre, ce dernier enseigne les arts au Cégep de l’Outaouais. « Depuis que je suis revenu dans la région, j’ai eu la chance de pouvoir exposer à plusieurs reprises, tant en groupe qu’individuellement. J’ai aussi exposé à l’international. »

Évolution

La plus récente exposition de Benjamin Rodger, Wo bin ich? (Où suis-je? en français), présentée à la Galerie Montcalm de Gatineau, est le fruit d’une réflexion entamée lors d’un forum auquel il a participé en Allemagne pendant une résidence artistique en 2015. Celle-ci démontre en quelque sorte l’évolution de l’artiste au cours des années.

« Quand j’étais en Allemagne, je me demandais où j’étais rendu par rapport à ma peinture. Je sentais que j’étais en train de me répéter. J’ai pu échanger avec plusieurs personnes, des artistes de partout dans le monde, et de travailler avec eux. Ça m’a permis de me ressourcer, d’avancer dans ma pratique et de découvrir autre chose. »

À son retour, l’artiste a un peu laissé de côté la figuration pour explorer la peinture abstraite. Les toiles présentées à la Galerie Montcalm ont d’abord été peintes sur ruban pour aller chercher une gestuelle avec le bras et la main, du mouvement et des lignes. Le ruban est ensuite retiré et repeint au rouleau. Les sculptures sont quant à elles formées du ruban utilisé pour les toiles, une façon de démontrer le processus derrière la création d’une œuvre.

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Cette gestuelle dans les lignes est également étalée dans une exposition présentée en 2020 et intitulée Errances. Elle est inspirée de la solitude ressentie au début de la pandémie. « Ce fut une période difficile pour beaucoup d’artistes. J’étais moi-même un peu déprimé, donc j’ai commencé à aller faire des marches. À un moment, je me suis dit qu’il y aurait peut-être moyen de faire quelque chose avec ça, afin d’utiliser l’énergie créative qui n’était pas exploitée.

J’ai commencé à tracer mon chemin sur une carte, et ensuite sur une application, pour le reproduire sur une toile. Certains sont carrés puisque le trajet se fait dans des rues et d’autres plus abstraits en raison du tracé sinueux des pistes cyclables. »

Ateliers du Ruisseau

Un autre projet occupe Benjamin Rodger depuis quelques années, soit la construction d’un bâtiment qui accueillera une soixantaine d’ateliers d’artistes dans le cœur du Vieux-Hull. Il est d’ailleurs président de la coopérative des Ateliers du Ruisseau qui porte ce dossier important pour la communauté artistique de l’Outaouais.

« Nous avons la ville de notre côté. Nous sommes en discussion avec les trois paliers de gouvernement. Nous espérons que cet espace pourra voir le jour d’ici deux à trois ans. Entretemps, nous avons créé des ateliers temporaires dans une structure déjà existante puisque plusieurs venaient nous voir pour nous dire que c’était maintenant qu’ils en avaient besoin. C’est important parce que beaucoup d’ateliers disparaissent pour laisser place à des condos. En ayant leur propre bâtiment, les artistes n’auraient plus la peur de se faire mettre à la porte. Ce n’est pas un problème unique à Gatineau, il est très répandu ailleurs aussi comme à Montréal et Toronto. Ce projet occupe beaucoup de mon temps depuis quatre ans. »

SIGNÉES RODGER

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