Dans la carrière d’un artiste, il peut s’en passer des choses en 10 ans ! La route peut sembler parfois longue entre la reconnaissance et le succès. C’est environ le temps qui s’est écoulé entre l’arrivée sur la scène musicale de l’ancienne participante de Star Académie pour s’implanter comme artiste de la relève. Elle qui y a fait sa marque en 2012, présente son troisième album Sitka. Inspiré d’un voyage en solitaire en Alaska l’an passé, c’est un album très personnel et introspectif qui, sans contredit, marquera la carrière de l’artiste.

Alors qu’elle nous avait offert des chansons lumineuses et rythmées sur son album précédent paru en 2017 contenant le gros succès Fou, ce nouvel album est à un virage à 180 degrés, ce qui risque d’en surprendre plusieurs. Avec des pièces plus lentes et introspectives, la chanteuse présente des chansons aux ambiances plus froides et sombres, sans toutefois devenir trop lourde. Ce n’est probablement pas pour rien qu’il sort maintenant, pendant les longs mois d’hiver.

Le vibrant extrait Alaska, chanson phare de l’album, lance les hostilités de brillante façon. C’est de loin la chanson la plus percutante musicalement de l’album. La voix scande parfaitement aux rythmes croissants des percussions. Une chanson qui reste dans la tête dès la première écoute. Plusieurs thèmes sont aussi abordés sur le disque : la dépression, le sentiment de culpabilité, l’abandon, l’affirmation de soi et les relations toxiques. C’est d’ailleurs ce qui est abordé sur Le Brasier, pièce qui a été lancée le printemps dernier. La pièce suivante, L’Étranger, nous propose un autre texte abordant ces thèmes.

La qualité des textes et des musiques est encore une fois présente tout au long de Sitka. Plus en douceur au niveau musical, mais tout aussi intense au niveau des paroles, les harmonies vocales sont mises en évidence tout au long des dix pièces de l’album.

Cette fois-ci, en plus d’être productrice et auteure compositrice, Malette ajoute le chapeau de réalisatrice. C’est elle qui décide. Avec ses fidèles collaborateurs, elle a produit un album introspectif. À noter la brève apparition de Fred St-Gelais à la guitare sur L’étranger et la superbe voix d’Antoine Lachance sur Deuxièmes chances, chanson qui clôture l’album.

Sitka est audacieux et surprenant. Un album de cœur. C’est d’ailleurs le mot-clé de cet enregistrement, car il est présent dans chacune des chansons. Ce troisième album, est une oeuvre phare dans la carrière de la jeune chanteuse.