S’épanouir, avec le temps

lvalet
Photo : Les Maximes
13 décembre 2017

S’épanouir, avec le temps

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Photo : Les Maximes
13 décembre 2017

ÉMIE CHAMPAGNE

S’épanouir, avec le temps

Rédaction : A. A. Fréchette
Photo : Les Maximes
Graphisme : D.A. Lambert. Concept : L'ARTIS
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VICTORIAVILLE | AVRIL 2016

Délicate et timide, voilà quelques qualificatifs d’emblée attribués à la chanteuse victoriavilloise Émie Champagne. Mais forte de l’expérience de La Voix, c’est une artiste beaucoup plus décidée et affirmée qui se présente désormais au public.

Qui étais-tu avant La Voix? Qu’est-ce qui t’a menée à la chanson?

J’ai toujours aimé chanter avec ma mère, dans l’auto. Je n’ai jamais pensé en faire une carrière; je chantais pour le plaisir. Ma famille ne compte aucun musicien et mes parents s’avèrent plutôt cartésiens. En 2013, je me suis inscrite en piano classique au Cégep de Drummondville. Cette année-là s’est révélée vraiment pénible. J’entrevoyais mal ma place. Finalement, ça peut paraître superficiel, mais divers événements m’ont aidée à m’en sortir. Ma mère m’a emmenée en voyage au Mexique; là, j’ai compris qu’il y avait tellement de choses à découvrir dans le monde, qu’il n’y avait pas que moi, mes problèmes et mes amis, que je n’avais encore rien vu! Par la suite, j’ai assisté au spectacle de Beyoncé et là, ça m’a frappée. J’ai constaté l’impact que la musique, les paroles et une personnalité connue peuvent avoir sur les gens. J’ai retrouvé mon envie de chanter, mais j’ai compris qu’il ne sert à rien de chanter pour chanter. J’espérais en vivre parce que je souhaitais toucher les gens, les émouvoir, les amuser et leur faire du bien. Je me fous de la gloire, des réseaux sociaux ou de la télé; je veux juste livrer un message et aider ne serait-ce qu’une personne! Tel était mon but en m’inscrivant à La Voix : être vue et pouvoir être utile. Voilà qui j’étais et qui je suis toujours.

Avant La Voix, tu as remporté la finale régionale de Cégeps en spectacle. Qu’est-ce que ça t’a apporté?

Je me suis rendue à la finale nationale, que je n’ai pas gagnée. J’ai néanmoins obtenu une place pour chanter au Festival international de musique universitaire (FIMU) à Belfort, en France. Aller en Europe constituait l’un de mes objectifs, et le concrétiser par l’entremise d’un autre de mes rêves, la musique, fut vraiment le fun!

Qu’est-ce qui t’a amenée à participer aux auditions de La Voix III?

J’ai tenté ma chance pour les deux premières saisons de l’émission et chaque fois, après 30 secondes, on m’a remerciée. À la troisième année, je ne voulais plus y aller; tout ça me paraissait trop éphémère. Finalement, des amis m’ont encouragée à persévérer. Le scénario fut totalement différent : j’ai chanté trois chansons et j’ai réalisé une entrevue. De retour chez moi, j’ai découvert que parmi les 10 personnes qui me suivaient sur Facebook se trouvait la dame rencontrée ce jour-là. Elle m’avait écrit un mois ou deux auparavant pour m’inviter à participer aux auditions en privé. Je l’ignorais! Et moi qui suis allée attendre là pendant 4 heures avec mon sac de devoirs d’espagnol…

Tu t’es rendue jusqu’en quart de finale. Comment perçois-tu ton expérience avec le recul?

On doit vraiment avoir les pieds sur terre pour se lancer dans une telle aventure, car du jour au lendemain, tu sors de l’anonymat. Avant La Voix, j’étais une fille comme les autres, qui étudiait et qui travaillait au Mykonos. Subitement, les gens sont devenus gênés de me parler, et moi, j’avais juste envie de leur dire que je suis comme eux ! J’ai encore tellement de chemin à faire.

Quelles sont les répercussions concernant ta carrière artistique?

J’ai acquis des techniques et surtout, le respect de ma propre voix, de ses forces comme de ses faiblesses. J’ai appris à m’ouvrir, à parler et à partager. Au départ, je souhaitais intégrer l’équipe de Pierre Lapointe, mais seule Isabelle s’est retournée pour moi. Je l’ai rencontrée lors de la préparation de mon premier duel. Dès que je me suis mise à chanter, j’ai senti, dans son regard, qu’elle se voyait en moi. Bien plus tard, après la saison, elle a confirmé mon intuition. L’émission m’a aidée musicalement, mais puisque je suis une personne très sensible, la rencontre d’Isabelle demeure ce qui m’a le plus transformée.

Tu as fait la première partie d’Isabelle Boulay lors de son spectacle au Carré 150, le 24 octobre dernier. Pourquoi t’a-t-elle invitée?

La plupart des participants ne gardent pas contact avec leur coach après La Voix. À la fin de la saison, Isabelle a convié toute son équipe à assister à son spectacle. J’écoutais ses chansons, mais aussi ce qu’elle racontait sur scène. Elle a confié que lorsqu’elle avait 20 ans, elle avait osé demander à un pianiste reconnu de l’accompagner lors d’un événement et qu’il avait accepté. J’ai décidé de suivre son exemple et de lui offrir de faire sa première partie à Victoriaville. Elle a dit oui. Les coachs ont leur vie et leur carrière. Il ne faut pas attendre qu’ils nous prennent par la main.

Qu’est-ce qui s’en vient pour toi?

Je participe bientôt à un showcase pour Réseau Centre. Il y a aussi Ma première Place des Arts. J’ai été sélectionnée pour les quarts de finale. Il s’agit d’une expérience formatrice, qui m’apporte plusieurs outils dont j’ai besoin.

Parle-nous de ton spectacle qui aura lieu au Carré 150 le 16 avril.

J’interpréterai des chansons françaises et certaines de mes compositions. Je serai souvent au piano, mon instrument principal. Il y aura d’autres moments où je chanterai et serai accompagnée par une musicienne, afin de créer un contact plus direct avec le public. Le tout sera épuré pour mettre la voix et les paroles en valeur.

 

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