Se permettre d’ouvrir les portes de l’imagination

gebe
Photo : Martin Savoie
29 octobre 2019

Se permettre d’ouvrir les portes de l’imagination

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Photo : Martin Savoie
29 octobre 2019

Mathieu Fortin

Se permettre d’ouvrir les portes de l’imagination

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : Martin Savoie
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NICOLET | OCTOBRE 2019

Mathieu Fortin est le contrexemple parfait du cliché de l’écrivain solitaire dans sa tour d’ivoire : en plus d’écrire ses romans, il passe beaucoup de temps auprès de ses lecteurs, que ce soit en animant des ateliers d’écriture ou en donnant des conférences dans les écoles et les bibliothèques. Très présent sur les réseaux sociaux, il entretient aussi de cette façon un contact régulier avec son lectorat. Les textes de Fortin sont d’ailleurs souvent inspirés de ses expériences de vie et de ses rencontres. Un écrivain qui se plait à stimuler l’imaginaire des jeunes et des moins jeunes en jonglant avec les genres et les médiums.

Il a d’abord commencé par publier des nouvelles dans des revues en 2003. « Écrire des nouvelles, c’est écrire des histoires courtes qui se tiennent en elles-mêmes », explique-t-il. « Je pense que pour apprendre à bien synthétiser les idées, c’est une bonne école. Par contre, quand on veut raconter une histoire avec plus de souffle, la nouvelle a ses limites. » En outre, les opportunités de publications sont aussi beaucoup plus limitées lorsqu’on écrit des nouvelles « de genre » que des nouvelles « littéraires ». Pour toutes ces raisons, le roman s’est vite avéré être le moyen de ses ambitions, l’amenant ainsi à embrasser la forme longue.

Aujourd’hui, il assume pleinement le fait qu’il préfère écrire pour la jeunesse. « La manière de raconter est différente dans le roman jeunesse et les styles de narration que j’aime utiliser s’y prêtent bien. La littérature jeunesse, c’est la possibilité de faire beaucoup de projets différents et ça me stimule beaucoup. Au Québec, on a beaucoup d’éditeurs jeunesse et les possibilités sont multiples. » Il collabore d’ailleurs avec plusieurs maisons d’édition, ce qui lui permet de varier les contraintes et les défis qu’il s’impose, en plus de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Depuis quelques années, il valse donc entre divers genres, que ce soit le fantastique ou l’horreur, mais également des romans plus réalistes qui incorporent une touche d’humour. « Je ne vois pas pourquoi je me priverais ou pourquoi je me confinerais à toujours faire la même chose. Changer de genre, c’est une manière de rester allumé… et ça permet aussi de mener plusieurs projets de front. Réfléchir à un thriller quand tu écris un drame, c’est plus facile que de penser à un drame en écrivant déjà un drame. »

Un autre aspect de son travail qui le stimule, c’est son contact direct avec les jeunes, dont l’intensité émotive lui permet de vivre des joies que la littérature pour adulte ne lui procurerait pas. Il va même jusqu’à dire qu’il ne pourrait pas faire ce travail s’il ne prenait pas part à ce genre d’activités de médiation avec ses lecteurs. « Le créateur n’est pas complet s’il n’a pas accès au citoyen qui reçoit la création. J’anime des ateliers depuis une dizaine d’années parce que j’ai découvert que ça me nourrissait beaucoup comme auteur. » Son objectif est alors moins de leur parler platement de sa carrière que d’utiliser son parcours comme exemple afin de les mettre en contact avec la créativité qui sommeille en eux. « J’aime amener les jeunes à voir qu’ils ont des idées, qu’ils sont créatifs. J’aime les faire rire, leur raconter des trucs de peur, leur faire voir que les créateurs se développent dans toutes leurs expériences de vie. » À son avis, tout le monde possède un bagage intéressant qu’il est possible d’exploiter par le biais de la littérature, et c’est ce qu’il cherche avant tout à éveiller chez les jeunes par l’entremise de ses nombreux projets.

Pour en savoir plus sur Mathieu Fortin, ses animations ou son œuvre, visitez sa page Facebook ou son site officiel.

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