Une expression multidimensionelle des intimités

gebe
Photo : Philip Faith
24 janvier 2019

Une expression multidimensionelle des intimités

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Photo : Philip Faith
24 janvier 2019

PROJEKT F

Une expression multidimensionelle des intimités

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : Philip Faith
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MONTRÉAL | FÉVRIER 2019

Projekt F échappe à toute classification ordinaire. Ceci dit, si l’esthétique particulière de ce groupe leur a ouvert des portes tout au long de leurs dix années d’existence, elle leur en a aussi fermées plusieurs. Marginale parmi les marginaux, cette formation dite de « rock industriel » ne manque pas pour autant d’assurance et de cohérence, et ce, jusque dans les moindres détails esthétiques. Leur force? Miser sur la singularité et la complémentarité de ses membres pour créer des univers artistiques multidimensionnels que chacun peut s’approprier, et qu’il devient alors fascinant d’explorer.

« Projekt F est un groupe qui prend forme de la façon dont tu désires l’écouter et le ressentir », explique Jonh. « Je considère que mon art est très personnel, mais j’ai toujours adoré que les gens puissent aussi se l’approprier. Je ne veux pas imposer les ressentis sur la musique ou le visuel. Les sujets des chansons sont très libres d’interprétation, tout comme le « F » de Projekt F, d’ailleurs. » Cette mentalité se reflète aussi dans la facture visuelle du groupe, laquelle leur permet de produire un impact partout où ils passent, tout en illustrant bien la nature crue et émotive de leur musique. « J’ai toujours aimé les groupes de musique qui apportent plus que seulement leur musique », ajoute William. « Pour moi, avoir un groupe, c’est une opportunité de s’exprimer à tous les niveaux. »

Au départ, la création du groupe est née d’un rêve d’adolescent qu’avait Jonh M. Miller de trouver un médium qui lui permettrait de s’exprimer librement. Pilier du groupe depuis ses débuts, le chanteur est aujourd’hui entouré de William Hicks à la basse (depuis 2010) et de Fred Linx à la batterie (depuis 2014). Malgré l’unicité de leur personnalité et de leur style respectif, ils ont toujours misé sur leur complémentarité pour créer un produit cohérent et homogène. Ils ont notamment été influencés par le cinéma, particulièrement William, qui travaille dans ce domaine depuis plus de dix ans. « Jonh et moi sommes toujours sur la même longueur d’ondes par rapport au groupe. Je lui fais confiance au niveau de la musique, et il me fait confiance pour tout l’aspect visuel. Je m’occupe aussi d’organiser les photoshoots, les covers d’album et de la réalisation des vidéoclips. »

La force du groupe tient aussi à leur grande authenticité. « Je me rappelle d’un concours auquel nous nous sommes inscrits pour participer à un festival de métal. On s’était dit que nous devrions jouer un set uniquement heavy pour être certain de « fitter » un peu plus. On s’est très vite rendu compte que ça ne collait pas bien avec nous et que nous devrions toujours rester nous-mêmes et faire les choses pour nous à l’avenir », se remémore William. C’est pourquoi leurs choix artistiques semblent toujours avoir ce côté organique et très spontané, ce qui leur permet de ne pas faire de compromis sur l’originalité.

Un élément essentiel pour saisir le processus créateur de ce groupe hors-norme est celui d’évolution, une fatalité qu’ils assument complètement et dont ils se nourrissent même pour créer. « Tout ce que nous faisons reflète où nous sommes à ce moment-là dans nos vies », explique William. « Nous cherchons toujours à explorer différents styles musicaux et à essayer le plus de choses possibles pour éviter de nous répéter. » À ce titre, il ajoute que les influences de Nine Inch Nails, David Bowie et Marilyn Manson ont été primordiales pour lui : « Ils m’ont montré que la réinvention et l’évolution d’un groupe était essentiel. Les barrières sont nos pires ennemis. »

Cela en dit beaucoup sur leur prochain EP, 1986, lequel s’écartera justement de leur sonorité habituelle sans pour autant en dénaturer le style. Ce projet imprévu a pris forme pendant qu’ils travaillaient à la composition du prochain album, qui sera assez sombre. Pour alléger son humeur, Jonh s’est amusé à composer de la musique synthwave, une touche 80s qui a plu au reste du groupe. « Nous avons décidé d’en faire un EP pour le plaisir et pour ne pas faire attendre le monde trop longtemps pour du nouveau matériel. » Ceci dit, le groupe assure que la finition du prochain album demeure leur principal objectif, ce à quoi s’ajoutera une nouvelle série de spectacles d’ici la fin de 2019.

Pour en savoir plus sur les activités et la musique de Projekt F, visitez leurs pages Facebook, Instagram et Bandcamp, ou encore leur site officiel.

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