Pour s’évader dans un autre monde

gebe
Photo : Arkhalys
27 octobre 2020

Pour s’évader dans un autre monde

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Photo : Arkhalys
27 octobre 2020

maxim poulin

Pour s’évader dans un autre monde

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : Arkhalys
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SAINTE-HYACINTHE | OCTOBRE 2020

L’écrivain et coiffeur-styliste Maxim Poulin a toujours eu un intérêt marqué pour le surnaturel et le paranormal. Enfant, il visionnait la série télévisée Hantise sans même ressentir le moindre frisson de peur. Adolescent, il arborait le style « emo », était fasciné par lunivers de Tim Burton, lisait beaucoup de romans fantastiques et occupait même ses temps libres par des recherches sur les dons paranormaux, les esprits et les démons. Aucune surprise, alors, à ce que cette esthétique se retrouve aujourdhui au cœur des romans quil écrit. Mais quest-ce qui lattire tant dans ces univers parallèles et ces phénomènes qui ont le pouvoir de bouleverser lordre des choses? Tout bonnement lenvie de s’évader dun quotidien parfois trop oppressif.

« Cette passion pour l’écriture mest venue au secondaire, lorsque je me faisais intimider à cause de mon style vestimentaire. Jhabite un petit village, et lorsquon est différent, on se fait pointer du doigt et même envoyer des insultes. Un jour, jen ai eu assez et jai commencé à me réfugier à la bibliothèque, là où c’était tranquille et où personne ne menvoyait promener. Je me suis mis à lire encore plus, et à force de m’évader dans des univers comme ceux dHarry Potter, je me suis dit : pourquoi ne pas écrire ma propre histoire? » S’il admet que ses premières tentatives d’écriture étaient trop violentes parce quelles satisfaisaient dabord son besoin de se défouler, il a depuis appris à développer des intrigues riches où le suspense se construit au fil des pages.

Son parcours d’écrivain a aussi été influencé par la création de sa chaîne YouTube MaxBooking, en 2015, alors quil navait que dix-neuf ans. « J’ai créé ma chaîne YouTube à cause dune amie que jai connue sur cette plateforme. Elle parlait de livres sur YouTube et elle ma lancé le défi d’embarquer dans cette aventure. Après avoir publié quelques vidéos, j’ai pensé tout supprimer, parce que je recevais des messages haineux me traitant de tapette parce que jaimais lire. C’était des gens que je connaissais, qui vivaient dans mon village. Mais en fin de compte, je me suis dit : non, Max, tu aimes ce que tu fais. Si tu supprimes tout, tes intimidateurs vont avoir gagné. Finalement, jai continué, et la popularité de ma chaîne a monté en flèche (elle compte aujourdhui plus de 2 000 abonnés [e] s). C’est aussi grâce à YouTube que jai pu connaître mon éditrice et recevoir mon premier contrat de publication. Si javais arrêté, peut-être que je naurais jamais eu cette chance. »

En effet, à force de discuter virtuellement avec Sophie Vaillancourt, celle-ci en est venue à lui demander de lire son manuscrit. Il ne savait pas à ce moment-là quelle possédait sa propre maison d’édition, Luzerne Rousse. Quelques mois ont passé, puis le hasard a fait quils se sont croisés au Salon du livre de Québec. Vaillancourt lui a offert de laccompagner, elle et ses amis, à un festival de littérature en Caroline du Sud. Le jour du départ, il sest rendu chez sa future éditrice, et cest alors quelle lui a présenté son premier contrat de publication, une offre que Maxim na pas pu refuser.

Son œuvre compte aujourdhui quatre titres, soit les trois premiers tomes de sa populaire série L’Entre-Monde (2019, 2020), mais aussi un roman-feuilleton co-écrit avec son conjoint Frédéric St-Jean. Tous ses livres appartiennent à la YA (Young Adult), un genre quil affectionne particulièrement, aussi bien en tant que lecteur qu’écrivain. « Ce que j’aime, c’est le côté fantastique quil y a dans la plupart de ces livres (sauf les romances). Ça peut être de la dystopie, du paranormal, de la science-fictionIl y a aussi le côté “quête identitaireque jaime beaucoup dans ce genre de littérature. Ça me rappelle toujours mon adolescence. »

Il explore effectivement ces deux aspects dans son écriture : L’Entre-Monde met en scène une fille tourmentée par un esprit, alors que La couleur de lobscurité (2020) s’intéresse au meurtre homophobe dun jeune adolescent, une thématique qui lui tient à cœur. « Parler dhomosexualité n’a pas été une question, pour nous. Nous voulions parler de lhomophobie quil y a encore aujourdhui autour de nous, même si nous disons quil ny en a plus. Il y a des histoires dhorreur dans dautres pays à cause des homophobes. Il doit y avoir quelquun pour dénoncer cela, et je nai pas peur de parler de sujets tabous. »

L’écriture à quatre mains que nécessitait ce projet a représenté un défi pour le jeune écrivain, lui qui a lhabitude de créer ses histoires lui-même et de tout décider. Il dit dailleurs avoir des habitudes d’écriture très précises, nécessaires afin de créer lambiance qui stimulera son imagination. « J’écris toujours la nuit, car cest le moment où je suis seul et tranquille. La plupart du temps, je vais faire une balade en voiture tout juste avant dembarquer dans une séance d’écriture qui dure en moyenne 4-5 heures. J’écoute de la musique, principalement la playlist que jai créée pour mon roman. Ensuite, je noublie jamais daller macheter un très grand double-double du Tim Horton et un paquet de cigarettes au dépanneur, puis je me mets à l’attaque. On dirait que je tombe en transe quand ma séance d’écriture débute. J’écris principalement dans le noir; il ny a plus rien autour de moi, et je plonge dans mon monde. »

À la veille de la parution du troisième tome de L’Entre-Monde, il planche déjà sur l’écriture du quatrième et dernier titre de la série. « J’ai également un autre projet mystère qui est terminé, et j’espère quil verra le jour. Il sagit dun tome unique, encore une fois sur le paranormal, mais inspiré de faits réels. »

Pour en savoir plus sur Maxim Poulin, rendez-vous sur ses pages Facebook et Instagram, ou suivez ses aventures sur sa chaîne YouTube.

SIGNÉS MAXIM POULIN

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