Portalington de Stéphanie Perron

gebe
Photo : Gracieuseté
15 septembre 2020

Portalington de Stéphanie Perron

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Photo : Gracieuseté
15 septembre 2020
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chronique

Portalington de Stéphanie Perron

Rédaction : Karine Riley Abran
Photo : Gracieuseté
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COVER-PORTALINGTON-LES-DAMNÉSVous êtes-vous déjà demandé ce qui arrivait après notre mort ? Tout le monde a une certaine idée de la réponse. Mais ici et à sa façon, Stéphanie Perron vient répondre à cette question à son tour.

Portalington raconte l’histoire d’Éléanor Van, une jeune fille qui se réveille du jour au lendemain dans un drôle d’endroit : Altaria. Bien vite, de nombreuses questions se posent dans l’esprit de la jeune femme et l’évidence vient à elle : elle est morte, mais son esprit, lui, a survécu. Par un tour du destin, Éléa arrive à revenir sur Terra, mais sa vie ne sera plus jamais la même. Car même si l’esprit réapparaît dans un corps identique, la Mort reste ce qu’elle est. Éléanor Van doit maintenant faire face à sa nouvelle réalité : celle d’être une Damnée.

Lorsque j’ai su que Portalington serait un steampunk fantasy, je me suis aussitôt posé la question de ce que c’était exactement ce style littéraire. Je n’avais auparavant jamais entendu ce terme, je dois l’avouer. Alors, voilà : il s’agit d’un courant littéraire se déroulant surtout au 19e siècle lors de la Révolution industrielle du charbon et de la vapeur. Quand j’ai compris cela, je savais que j’allais dévorer ce roman. Il s’agit d’un style que j’aime beaucoup, mais que je n’avais jamais eu la chance de bien découvrir.

Je n’ai pas été longue à être conquise par la plume de Stéphanie Perron. Il s’agissait du premier roman que je lisais d’elle, mais je peux déjà dire que ce ne sera pas le dernier. Je n’ai trouvé aucune longueur dans le récit ; les chapitres se déroulent rapidement, les pages tournent à une vitesse impressionnante. Elle a une façon de décrire les vêtements de l’époque d’une façon qu’on puisse se l’imaginer sans difficulté. Il est évident qu’elle connait le style « Steampunk » et qu’elle y est à l’aise.

Mais surtout, ce que j’ai le plus aimé de son écriture, c’est cette façon qu’elle a de rendre les personnages vivants et charmants – ou détestables ! -. Bien qu’il y en ait beaucoup, on ne perd pas la carte et chacun à sa propre identité, son propre comportement bien à lui. Autant que l’on peut ressentir la relation haineuse entre Hãriken et Éléa, autant que celle entre la jeune damnée et ses meilleurs amis sont puissants.

Je dois avouer que le fait que l’auteure écrive au singulier – donc, au « je » – m’a permis plus aisément de m’attacher au protagoniste principal. C’est aussi une écriture que j’apprécie beaucoup, car il permet au lecteur de se connecter aux sentiments et aux pensées du personnage. Pour ma part, j’ai plus de facilité aussi à me mettre à sa place, à ressentir ce qu’elle vit.

Mais deux choses ont marqué ma lecture plus que tout. Tout d’abord, les trois phrases en gras à chaque début de chapitre. Ces simples phrases permettent de bien situer l’histoire dans la chronologie du récit. J’ai trouvé qu’elle permettait plus facilement à entrer dans ce nouveau chapitre sans nécessairement devoir suivre les dernières lignes du précédent. De plus, cela donnait une certaine originalité au récit. Alors que bien d’autres auteurs utilisent les citations pour résumer leur chapitre, Stéphanie Perron a préféré marquer les siens par trois phrases marquantes et précises.

La deuxième chose qui a su marquer mon esprit, c’est la présence des classes sociales. Il s’agit évidemment d’un élément important du 19e siècle, mais j’ai apprécié la délicatesse avec laquelle l’auteure a apporté cet élément. On peut ainsi voir à travers les yeux d’Éléanor cette injustice qui, aujourd’hui encore, existe d’une certaine façon. Les aristocrates qui sont riches sans même travailler, simplement car ils sont des ducs et des comptes. Ces mêmes personnes qui dépensent leur argent nullement mérité à droite et à gauche sans même se soucier de rien, qui mangent à leur faim et même plus, qui se permettent de gaspiller alors que d’autres meurent littéralement de faim. Ces pauvres – littéralement – enfants qui souffrent de malnutrition, de manque de soins et d’hygiènes, qui souffrent chaque jour de ne pas être nées du bon « côté de la grille ». Bien que cette vision a su me serrer le cœur à beaucoup de reprises, j’ai énormément apprécié la réaction d’Éléanor lorsqu’elle a décidé de rétablir la justice à sa manière d’une certaine façon.

Ce sont des éléments peu communs, mais qui ont su faire de Portalington une lecture plus qu’agréable. Pour un premier roman, mais surtout, un premier tome d’une trilogie, il a définitivement été un roman coup de cœur. Le relirai-je demain ? Oui, sans hésitation. C’est bien pour cela que je vais prochainement me procurer le préquel disponible en Feuilletons chez Luzerne Rousse.

Je tenais à remercier énormément la confiance qu’on mit les éditrices de Luzerne Rousse en moi en m’envoyant ce service de presse. Bien que je doive maintenant attendre un moment pour connaître la suite et avoir de nombreuses réponses à mes questions, je suis plus qu’épanouie par ma lecture.

Disons qu’à partir de maintenant, je vais garder un œil sur les prochains écrits de Stéphanie Perron. Mais surtout, je vais maintenant attendre impatiemment la suite des Damnés … !

 

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