EDMONTON | DÉCEMBRE 2021

Les derniers mois ont été difficiles pour tout le monde à cause de la pandémie, mais VISSIA a réussi à en tirer le meilleur parti en restant active et en continuant d’aller de l’avant, même si soudainement le seul moyen de se connecter avec les gens était en ligne. Heureusement, elle avait déjà son nouvel album With Pleasure entre les mains, il lui semblait donc juste de commencer à faire des concerts virtuels hebdomadaires et de publier une vidéo en direct d’une chanson différente chaque semaine sur sa chaîne YouTube, jusqu’à la sortie officielle en avril 2021. Comme elle le dit : « Chacun fait face au deuil et à la perte à sa manière et m’occuper a toujours été ma façon de faire. »

Elle a d’abord débuté des cours de piano à l’âge de cinq ans, puis à jouer de la guitare à onze ans et a commencé à écrire des chansons comme une sorte d’auto-thérapie. « J’étais une enfant sensible avec beaucoup de sentiments et j’avais besoin d’un exutoire. L’écriture de chansons était un refuge. J’ai deux sœurs plus jeunes et nous avons monté un groupe ensemble qui a duré environ huit ans. Nous avons sorti notre dernier projet et nous nous sommes séparées quelques années avant de sortir mon premier album solo.

Même si elle a travaillé sur plusieurs projets musicaux au fil des ans, la sortie de Place Holder en 2017, est ce qui a officiellement marqué ses débuts en tant que VISSIA. « J’ai grandi dans la musique folk et country, et ces racines sont très présentes dans mes premiers travaux. Au moment d’écrire pour With Pleasure, j’écoutais beaucoup de musique pop et RnB, ce qui a influencé les orientations stylistiques que j’ai prises. L’écriture de chansons pop est un véritable métier – un métier que jeunes têtus, je-sais-tout, ne comprendraient pas – et c’est ce que je voulais essayer avec cet album.

With Pleasure est plus un album d’exploration. VISSIA expérimente une multitude de genres, qui finissent tous par très bien se mélanger, produisant une cohésion liée à l’émotion. « J’ai creusé dans l’émotion d’une manière différente. J’ai écrit des chansons qui n’étaient pas seulement sur le chagrin. Il y a des chansons sur lesquelles on peut danser. Je me suis concentrée sur l’aspect « plaisir » de la création musicale. Ce fut une expérience libératrice, amusante et stimulante. Avec cet album, je voulais aussi sortir de ma zone de confort vocalement, utiliser ma voix de nouvelles façons, trouver de nouvelles textures. Il s’agit vraiment de plonger dans l’émotion de la chanson et de faire des choix qui contribuent à l’exprimer fidèlement.

Une autre façon d’extérioriser ces sentiments a été de se connecter plus physiquement à sa musique, un aspect de son art qu’elle n’avait pas vraiment exploré avant cet album, qui a une indéniable vibration des années 80. « La danse était mon premier amour quand j’étais enfant. Quand la musique a commencé à prendre plus de place dans ma vie, j’ai dû choisir ce que je voulais faire parce qu’il n’y a pas beaucoup de temps dans une journée. Je n’avais jamais imaginé incorporer la danse à la musique que je fais jusqu’à With Pleasure. Tout a commencé avec le morceau « On My Mind ». Je voulais écrire une chanson amusante, séduisante et dansante. Je voulais qu’on se sente bien dans tous les sens. Depuis que Robyn a sorti son clip « Call Your Girlfriend », je voulais faire quelque chose comme ça ; une vidéo de style one-shot avec chorégraphie. J’ai commencé à travailler avec la chorégraphe d’Edmonton Rebecca Sadowski et j’ai réussi. Je trouve bénéfique le fait d’être en harmonie avec son corps, et la danse est l’un des moyens d’y parvenir.

Cette nouvelle route que VISSIA a empruntée avec sa musique vient d’un désir de faire de plus en plus confiance à ses instincts et à ses idées au lieu d’écouter ses doutes. C’est aussi ce qui rend With Pleasure si personnel et si agréable. « J’ai toujours voulu être la meilleure version de moi-même, et j’y travaille toujours, mais j’ai dû apprendre à ne pas être si dure avec moi-même. L’idée est d’avoir plus d’auto-compassion afin de traverser l’inconfort avec plus de grâce et de compréhension. J’ai eu une année très émouvante avant l’écriture de With Pleasure, et bien que je ne voudrais pas y retourner pour quoi que ce soit, je ne serais pas la personne que je suis maintenant si je ne l’avais pas vécue. J’essaie de me rappeler de faire confiance à la vie. With Pleasure est une expression d’acceptation de toutes mes dimensions.

C’est aussi un album où elle embrasse davantage son espièglerie et sa féminité, deux facettes d’elle-même qu’elle avait un peu peur de reconnaître au préalable. « Au cours de mon adolescence et au début de la vingtaine, je pensais que je devais être « one of the boys » pour réussir dans cette industrie. Je croyais que je devais minimiser ma féminité si je voulais être prise au sérieux. Je voulais tellement que les gens prêtent attention à la musique que je faisais plutôt qu’à mon apparence. Pour moi, la confiance signifiait être dure et compétitive, alors qu’en réalité, ce n’est que de l’insécurité qui enfile une armure. J’étais totalement déconnectée de mon énergie féminine.

Mon attitude et ma façon de voir les choses ont changé lors d’une soirée où j’étais accompagnée de quatre autres femmes. Nous étions réunies pour lire de la poésie et jouer au tarot, partager de la nourriture et du vin. Une rencontre parfaite pour apprendre à se connaître et à parler de tout et de n’importe quoi, sans aucun filtre. Nous sommes restées de grandes amies et avons continué de partager. C’est de cette soirée et de cette profonde amitié que découle la chanson « My Wom ». C’est mon hommage à ces femmes « badass » dans ma vie qui croient en elles-mêmes de plus en plus chaque jour. ”

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