L’importance de bien s’entourer
VICTORIAVILLE | SEPTEMBRE 2020
Ironiquement, c’est le confinement obligatoire des derniers mois qui aura forcé Michael Vincent à proposer son univers musical beaucoup plus tôt que prévu. L’artiste hip-hop de Victoriaville qui se fait appeler MCV vient tout juste de lancer le vidéoclip de son deuxième titre Je serai là, un hymne d’été célébrant la vie. Le premier simple, Évolution, était sorti en avril.
« Mon projet musical était censé être lancé à la fin de l’été, mais le confinement a mis fin à la tournée de conférences dans les écoles que je devais faire et qui commençait en mars. J’ai donc décidé de mettre en ligne le vidéoclip d’Évolution sur les réseaux sociaux. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais le retour a été très positif », explique celui qui évolue également dans le monde des affaires.
Évolution, c’est aussi l’histoire de cet artiste au passé criminel. Au début de l’adolescence, Michael Vincent a été emporté dans l’univers de la drogue et des gangs de rue à Montréal. Vendeur de stupéfiants, il est aussi devenu son meilleur client. Après plusieurs thérapies, c’est au début de la vingtaine qu’il a réussi à s’en sortir.
Beaucoup des chansons qu’il a créées jusqu’à maintenant, une dizaine environ, racontent d’ailleurs son parcours. L’écriture, la musique et les conférences lui permettent d’extérioriser ce qu’il a vécu et d’aller toucher un public sensible à son histoire.
Pourquoi le rap et le hip-hop? « C’est la musique d’aujourd’hui qui touche beaucoup les jeunes, dit-il. On peut raconter ce qu’on vit. Je peux bien faire ressortir mon message de cette façon. Chacun a le pouvoir de se relever. J’ai failli mourir et je m’en suis sorti. Mon objectif est de démonter aux jeunes, mais aussi aux plus vieux, que c’est possible de changer de vie. »
La flamme s’est rallumée
MCV s’intéresse à la musique et en crée depuis qu’il est tout jeune, mais tout cela a été laissé de côté quand il est tombé du mauvais côté à l’adolescence. Quand il s’est repris en mains, l’art est resté au second plan alors qu’il tentait de construire sa vie en tant qu’homme d’affaires. La passion est cependant toujours demeurée en lui.
« La magie de la vie a fait en sorte que j’ai rencontré les bonnes personnes sur mon chemin. Je me suis mis à écrire pour le fun en studio et la flamme s’est rallumée. Depuis, je ne suis plus arrêtable. Je suis un fonceur et je ne fais jamais les choses à moitié. J’ai 38 ans, donc je ne veux plus attendre, il faut que ça bouge. »
L’importance de bien s’entourer, l’artiste l’a comprise. « Entoure-toi de gagnants, et c’est ce que tu vas devenir. Entoure-toi de bums, et c’est ce que tu vas devenir. C’est ce qui m’est arrivé et ça m’a pris du temps à le réaliser. Avoir une bonne équipe autour de soi, c’est aussi une philosophie que j’applique dans le monde des affaires, tout comme en musique. »
Pour le projet MCV, Michael Vincent travaille notamment avec Striger qui l’aide à produire son album. Il est aussi appuyé par Simon Sills pour le côté instrumental. Il prévoit sortir deux EP dans les prochains mois, dont un premier en octobre. Pour l’instant, même s’il a reçu des offres, il s’autoproduit et souhaite garder son indépendance.
Il a néanmoins commencé à avoir de l’intérêt du côté de la France, notamment par l’entremise des sites Web Rap 2 France et Rapunchline. Il prévoit y offrir une série de conférences et y faire connaître davantage sa musique dès que cela sera possible.
C’est aussi le projet qu’il caresse pour la suite des choses. Intégrer la musique à ses conférences, proposer quelque chose de différent. « C’est un peu ce que j’ai fait en tant que porte-parole pour Centraide au Centre-du-Québec et j’ai vu que ça pouvait fonctionner en gardant les gens captifs. Je veux monter un spectacle-conférence qui n’a encore jamais été fait, quelque chose d’unique. »
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