Les contrastes humains
MONTRÉAL | OCTOBRE 2018
Le beau et le laid, le bien et le mal, la vie et la mort, à quel moment on est d’un côté ou de l’autre, comment en tant que société on tient ou on brise cet équilibre et est-ce que l’on est grégaire ou asocial? Les contrastes humains… voilà comment Marie-Chloé Duval décrit la réflexion derrière ses créations.
Cette artiste de 27 ans originaire de Saint-Pascal dans le Bas-Saint-Laurent utilise l’acrylique, ainsi que la toile, le bois et la photographie comme médiums.
«Quand j’ai commencé, je peignais simplement ce que je trouvais beau. Mes œuvres ont certainement évolué depuis. J’avais envie de peindre des sujets, mais le message derrière mes toiles est de plus en plus songé», soutient-elle.
Celle qui habite Montréal depuis 2010 a quitté sa région natale pour ses études en criminologie. «J’ai fait mon baccalauréat et ma maîtrise. Entre les deux, j’ai eu envie d’essayer autre chose, soit l’aide humanitaire et le bénévolat. J’aimais l’école et j’aime toujours ça, mais je voulais voir c’était quoi la vie en dehors du cadre scolaire», se souvient-elle.
Elle en a d’ailleurs profité pour reconnecter avec son côté artistique. «J’aimais beaucoup l’art plastique à l’école, mais je n’avais jamais développé ce côté de moi. Je ne connaissais rien à l’art. Je ne visitais pas les musées et je ne regardais pas le travail des artistes. Mon contact était seulement lors de symposiums auxquels j’assistais dans ma région natale. J’ai commencé à peindre et ce fut un véritable coup de foudre. Je suis ensuite partie six mois au Pérou et j’ai recommencé à mon retour. Je n’ai plus arrêté depuis», dit-elle.
Après sa maîtrise, Marie-Chloé Duval a quitté le monde de la criminologie. «Ce n’était pas parce que les sujets ne m’intéressaient pas. Je voulais simplement partager ma vision. Je croyais que je le ferais en tant que professeure à l’université et en écrivant des articles, mais j’ai compris que mon message allait peut-être mieux passer par l’art. Dans mon travail, j’aborde encore les mêmes questions qui m’intéressaient en criminologie, soit la vie en société, l’intégration, la marginalité et les classes. C’est ce que je peins aujourd’hui.»
Elle s’y consacre désormais à temps plein, même si elle conserve un emploi qui l’occupe une ou deux journées par semaine selon les saisons. Déjà présente dans trois galeries à Montréal, Bromont et Kamouraska, elle n’a pas l’intention de s’arrêter là. Elle est également représentée par une galerie en Espagne et a participé à des foires internationales aux États-Unis.
Ce qui la rend cependant la plus fière, ce sont les personnes qui la suivent depuis quelques années et qui la supportent en achetant une toile par année. «Pour moi, c’est une forme de reconnaissance», souligne-t-elle.
Marie-Chloé Duval prépare une grosse exposition dont elle n’a pas pu divulguer les détails pour le moment. De plus, elle sera prochainement artiste invitée dans de gros collectifs. Des collaborations avec la Ville de Montréal seront aussi bientôt annoncées.
Enfin, malgré un parcours peu orthodoxe pour une artiste, elle est d’avis que c’est cette caractéristique qui l’aide à se démarquer.
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