Le son engageant d’une musique dénonciatrice

gebe
Photo : PsychocatH
27 août 2018

Le son engageant d’une musique dénonciatrice

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Photo : PsychocatH
27 août 2018

HARD UP

Le son engageant d’une musique dénonciatrice

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : PsychocatH
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MONTRÉAL | AOÛT 2018

Depuis 2014, Wawa et Bobby – le cœur de la formation Hard Up – travaillent à l’élaboration d’une tonalité folk/punk qui leur ressemble. Issus d’un milieu modeste, ils s’inspirent de leur rapport au monde et des injustices dont ils sont témoins pour composer leurs textes et leurs musiques : un son acoustique au rythme rapide qui soutient à merveille l’effervescence de leur discours dénonciateur et revendicateur.

On admettra d’emblée que « hard up » – expression anglaise qui signifie « avoir peu ou pas suffisamment d’argent » – est un nom qui illustre bien les préoccupations de ce groupe engagé. « Folk is a music for the people by the people […] / Music is a tool, use it wisely », disent-ils dans « Devil Sticks », ce qui confirme l’essence revendicatrice de leur démarche créatrice. En effet, dès leur premier EP Penury (2014), leurs chansons adoptent déjà la forme d’un commentaire critique. Qu’il s’agisse de dénoncer les abus issus du christianisme et du capitalisme ou l’hypocrisie d’un « system that thrives on ignorance, fear politics, war here and abroad / […] [and] rob[s] people of their rights », la musique de Hard Up est un appel à la révolte contre l’oppression et les injustices sociales, c’est-à-dire ces lois « feeding on the desperation of the poor » : « Only the people can save themselves and destroy the powers that be who put them on a shelf to be ignored ».

En nous invitant à l’action solidaire, leurs chansons suscitent un réel sentiment d’empowerment, comme le traduisent les adresses à la deuxième personne dans « Bite The Hand » : « Supporting what you hate, it’s just like a fucking curse / But it’s not, you are your own boss, you don’t need authority / To tell you who you are, how to live, what to take and what to give / […] Just make a stand, they feed you shit so bite the hand ». En outre, dans « Ashes », ils avancent que « liberation from a system occupied with injustices and punishments for those who don’t abide » « will come when we rise up and crucify those responsible for perpetuating this disgusting civilization ». Cela dit, s’ils condamnent la montée du fascisme et regrettent la mort de la démocratie dans « Haymaker », ils cherchent aussi à conscientiser ceux dont la passivité perpétue ce système pourri : « Everywhere I look I see that ignorance is rampant / Whether on the street or in the mirror / Anyone different from themselves is what people fear ». C’est aussi pourquoi leurs spectacles se veulent des safe spaces où la différence est célébrée, et où l’expression et la réflexion critiques sont encouragés afin de contrer l’abêtissement qu’ils dénoncent.

Forts de plusieurs années de spectacles à travers le Québec, de quelques remaniements au sein du groupe et de l’enregistrement de trois EP, les membres de Hard Up – aujourd’hui composé de Wawa (banjo), Bobby (guitare), Carl (contrebasse) et Laurent (batterie) – ont maintenant interrompu leurs activités pour se concentrer sur la production d’un premier album qu’ils promettent plus rock et plus professionnel, mais sans pour autant perdre de leur authenticité ni de leur verve. S’ils ne se sont pas imposés d’échéance précise afin de ne pas étouffer leur créativité, ils assurent toutefois avoir de grands projets qui les attendent l’an prochain.

Pour en savoir plus sur les activités et la musique de Hard Up, visitez leurs pages https://www.facebook.com/hardupmontreal/ et https://hardup.bandcamp.com. 

 

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