QUÉBEC | OCTOBRE 2020

L’artiste multidisciplinaire Carole Duchesneau a trouvé une façon de combiner son amour pour différentes formes d’expression. Depuis quelques années, elle offre ses services en stylisme pour différents photographes; un retour vers sa première passion, celle du design.

Élevée par sa grand-mère, une couturière autodidacte, elle a rapidement eu la piqure. « Je la regardais faire tous les jours. J’ai moi-même commencé à coudre très tôt avec une machine, soit à 6 ou 7 ans. Le théâtre et le dessin ont aussi été très présents durant mon enfance. Plus tard, mon choix de carrière a été facile, je voulais devenir dessinatrice de mode. J’étais comme un poisson dans l’eau lors de ma formation », raconte-t-elle.

Carole Duchesneau a travaillé pendant 27 ans comme patronniste pour différentes compagnies de vêtements. Elle a aussi fait du théâtre, du tatouage pendant dix ans, ainsi que de la peinture sur toile, d’abord du figuratif et du portait, et par la suite de l’abstrait.

« Il y a environ 20 ans, j’ai commencé à faire de la peinture corporelle. C’est une passion qui est demeurée très présente dans ma vie. Le corps humain est un canevas exceptionnel. C’est un bel échange d’énergie. C’est quelque chose que nous n’avons pas avec la peinture sur toile », explique celle qui a partagé sa vie entre Québec et Montréal et qui est retournée vivre dans la Métropole récemment.

Cette passion l’a amenée à collaborer avec des photographes professionnels et au fil des contrats, elle est revenue dans le domaine du design en s’occupant du stylisme pour des photographes.

« J’ai laissé la peinture sur toile de côté pour le moment, mais je sais que ça va revenir dans ma vie un jour. Présentement, je me plais beaucoup avec le stylisme. Je m’occupe de tout ce qui est création de personnages : la coiffure, les maquillages, la peinture corporelle et la confection de costumes. C’est un beau mélange de plusieurs choses que j’aime. »

L’artiste travaille régulièrement avec des photographes tels que Karim Ben Jemaa, Josée Houle et Pierre Joosten. Elle a aussi récemment collaboré avec un nouveau photographe de Québec, Guillaume Legrand, sur un projet qu’elle a beaucoup apprécié.

« Le processus de création démarre toujours par une discussion avec le photographe. C’est important que nous soyons sur la même longueur d’onde. Ça dépend aussi de plusieurs choses, soit du visage du modèle ou si le client exige un style particulier. En même temps, je laisse beaucoup de place au modèle pour qu’il puisse s’exprimer. C’est donc important de ne pas arriver avec une image trop précise. En fin de compte, c’est vraiment un travail en commun. »

Afin d’aller chercher l’inspiration, la styliste utilise beaucoup Pinterest. Loin d’elle l’idée de copier toutefois, elle en a horreur. « J’aime bien le mélange de plusieurs idées. Pour la peinture corporelle, c’est toutefois difficile de l’avoir en tête à l’avance puisque ça va tellement avec l’énergie de la personne. Ça peut parfois prendre un côté complètement opposé à l’image que nous avions pensée. »

Le contexte actuel lié à la pandémie rend les contrats plus difficiles à obtenir depuis quelques mois. « C’est moins évident pour les artistes en général. Nous sommes les oubliés en ce moment. Pourtant, la culture fait du bien à l’âme. On nous demande de nous réinventer, mais ce n’est pas facile de trouver sa voie et de faire des projections pour l’avenir. Nous n’avons pas le choix de trouver des solutions parce que nous ne pouvons pas rester en mode survie pendant longtemps. »

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