L’art de conjuguer
NICOLET | OCTOBRE 2019
L’amour d’Étienne Bergeron pour les arts et lettres provient un peu du hasard selon lui. Originaire de la campagne, plus précisément de Nicolet, l’étudiant au doctorat en études littéraires et amateur de théâtre a développé cette passion au secondaire et en fera bientôt son métier à temps plein.
«J’ai grandi sur une ferme relativement coupée de la ville et des arts. Je ne viens pas d’une famille artistique, mais ma mère a un incertain intérêt et elle m’amenait voir des spectacles. Même en littérature, je n’ai pas une famille qui lit beaucoup, sauf pour ma mère, donc j’imagine qu’inconsciemment ça m’a amené à lire et j’y ai là aussi trouvé une affinité. J’ai de la misère à expliquer comment c’est venu, ça s’est développé d’année en année», raconte-t-il.
Celui qui se destine à un rôle d’enseignant complète actuellement son doctorat à l’UQAM. Il a de plus obtenu cet automne sa première charge de cours. Son autre passion est aussi en évidence dans la rédaction de sa thèse puisque parmi les œuvres qu’il étudie, il y a des textes de théâtre québécois comme ceux d’Éric Noël, Simon Boulerice et Mathieu Leroux.
«J’aime les trucs qui remettent en question l’ordre des choses. Présentement, pour ma thèse, je m’intéresse à la représentation des comportements autodestructeurs chez les personnages homosexuels dans la littérature québécoise contemporaine. Toute cette idée de l’autodestruction, de l’abjection, de l’homosexualité, comment une perspective queer peut remettre en question la société et les normes, c’est ce sur quoi je porte mon attention. Quand je monte des projets au théâtre, ce sont souvent des textes qui touchent également ces enjeux de près ou de loin», dit-il.
Étienne a délaissé l’écriture créative ces dernières années et il a bien l’intention de s’y remettre après son doctorat. Il a à son actif quelques nouvelles publiées dans des revues, ainsi que des textes pour le OFF-festival de poésie de Trois-Rivières et des critiques de pièces théâtrales, sans oublier sa collaboration avec L’ ARTIS. Néanmoins, il apprécie surtout la forme du roman. Il en avait d’ailleurs écrit un pour sa maîtrise en création littéraire et il aimerait éventuellement le soumettre à une maison d’édition.
«En littérature, je côtoie plusieurs jeunes auteurs et ça me stimule moi aussi à vouloir être publié un jour.»
Le théâtre
C’est à l’adolescence, pour faire un peu comme ses amis, qu’Étienne Bergeron a essayé le théâtre. Il y a rapidement trouvé un intérêt. Il a par la suite passé les auditions de la troupe amateur de Nicolet. «De fil en aiguille, j’ai rencontré des personnes impliquées dans une troupe à Trois-Rivières et elles m’ont tranquillement intégré au groupe.»
Il a participé avec cette dernière à huit productions en tant que comédien et de 2016 à 2018, il a assuré la mise en scène de trois pièces. «Comme je n’ai pas étudié là-dedans, je ne veux pas en faire une profession, mais en parallèle de mes études en littérature, c’est ce qui m’intéresse et me passionne.»
Depuis quelques années, il travaille également à l’École secondaire Le Salésien de Sherbrooke où il coordonne le théâtre parascolaire. Un beau défi qui l’amène à travailler d’une autre façon. «Avec les jeunes, c’est vraiment différent, surtout dans la manière de les approcher. Souvent, ils essaient le théâtre pour la première fois et ils ne savent pas encore s’ils aiment cela. Puis, ils n’ont pas le même professionnalisme que des adultes. Il faut savoir comment les intéresser et leur apprendre que c’est un travail d’équipe. À la fin, il y a un spectacle à présenter devant public, alors ça ne peut pas être fait à moitié.»
Ce qu’il adore par-dessus tout est de pouvoir conjuguer l’enseignement et le théâtre. «Mon poste à Sherbrooke me permet de marier mes deux passions parce qu’il y a une part d’enseignement au fait de travailler avec des jeunes et il y a aussi le côté créatif du théâtre. Je ne sais pas si je pourrai continuer, mais c’est ce que souhaite.»
LE CHEMIN DES PASSES DANGEREUSES
Le Théâtre des gens de la place lance sa 27e saison avec la pièce «Le chemin des Passes-Dangereuses». L'oeuvre de Michel Marc Bouchard est présenté à la salle Anaïs-Allard Rousseau jusqu'au 28 septembre. Marie-Ève Trudel a rencontré des artisans du spectacle.
Posted by ICI Mauricie Centre-du-Québec on Friday, September 20, 2019