Le goût de l’eau
VICTORIAVILLE | MARS 2014
Maxime Aubert Leblanc et Maxime Nadeau sont deux jeunes passionnés de l’expérimentation, de la technique et, surtout, d’exploits photographiques. En s’associant, ils désiraient vivre de la photographie en proposant des services plus traditionnels. Or, comme dirait l’autre : chassez le naturel, il revient au galop.
L’exposition La baignade, présentée à la galerie O’Focus en décembre, est la suite logique d’un récit qui s’écrit depuis l’association des deux Maxime, à l’été 2013.
Alors qu’ils grossissent les rangs des photographes de la région, ils prouvent promptement que rien n’est à leur épreuve. Que ce soit pour des photos de famille, d’entreprise ou sportives, ils s’ajustent à toutes les situations, et on reconnaît rapidement leur signature. Mais, en diffusant sur leur page Facebook des portraits parfois saugrenus, d’autres fois d’hommes et de femmes posant nus, ils manifestent un amour de l’image qui dépasse largement l’intérêt strictement pécuniaire.
Face à face
Au départ, Maxime Nadeau s’intéresse au paysage. Un sujet changeant mais patient lorsque vient le temps de se livrer à toutes sortes de tests. Maxime Aubert Leblanc, quant à lui, a une propension à photographier les gens. Il allait de soi qu’ensemble, ils tentent de revisiter le portrait traditionnel en offrant une place de choix au contexte.
Entrer dans la bulle des gens et en tirer le meilleur, voilà le défi qu’ils y voient. Oui, le portrait leur garantit un gagne-pain digne de ce nom, mais avec des appareils puissants en main, ils ne peuvent faire autrement qu’en tester les limites.
L’exposition La baignade représente justement le fruit d’un questionnement tout simple : Comment figer l’eau en mouvement? « J’avais un verre d’eau à la main et je me le suis lancé au visage, de dire tout bonnement Aubert Leblanc. Maxime m’a pris en photo. »
Le résultat s’avère si éloquent qu’ils décident de répéter l’expérience avec différents sujets. Se prêter à l’exercice constitue l’essence même de cette série de clichés, où l’expression de surprise des différents visages captive. Le projet, qui compte 16 pièces, a nécessité des heures de recherche avant que tout soit au point.
Jeux d’eau
Le côté ludique domine cette exposition, selon les deux photographes. « L’aspect le plus le fun du projet est que les gens étaient prêts à participer et motivés. Si on avait voulu, on aurait pu en faire une soixantaine », indique Nadeau. Toutes les photos ont été prises en plein mois de décembre, moment où la baignade n’est pas nécessairement propice. Pour eux, ce détail a permis d’accentuer le moment de stress que l’on peut lire sur le visage des volontaires.
Les deux Maxime admettent en riant avoir dû éponger beaucoup d’eau dans leur studio, mais être fiers du résultat comme du processus qui les y a menés. Cette première exposition jette de solides bases pour un duo dont le regard s’avère des plus rafraîchissants.
Double identité
Si leurs photos portent la signature Lesmaximes, c’est que, pour chaque création, un assiste l’autre dans sa capture de l’instant. « C’est quelque chose qui se fait à deux, mais qui, au bout de la ligne, ne donne qu’une photo », de dire Aubert Leblanc. Toutefois, ceux qui font affaire avec eux ont droit à ce petit plus qu’est le choix du style qu’ils préfèrent. « Souvent, nos clients sont contents, car ils ont accès à deux visions. Tu peux avoir 50 photos de Maxime Nadeau, puis 50 photos de Maxime Aubert dans une autre séance. En fin de compte, tu possèdes deux styles complètement différents de photos », explique-t-il.
Leurs acquis respectifs profitant à leur commerce, pas de place pour les petits secrets. Les gars travaillent en mode entraide et savoir. Il faut dire que l’apprentissage se trouve à la base de leur relation, eux qui se sont rencontrés sur les bancs d’école, en classe de photographie, il y a quelques années à peine.
Enfin, La baignade visitera certainement d’autres salles d’exposition, puisque ses portraits fascinent, autant par ses sujets que grâce à ses qualités techniques. Il est possible d’en voir quelques extraits sur la page Facebook Lesmaximes.