SHERBROOKE | JUILLET 2018

L’art ne décrit pas une ligne continue que l’artiste pourrait parcourir tranquillement. Pour certains, dont le photographe Jean-François Dupuis, il s’agit plutôt d’un emploi se déployant en tous lieux.

Jean-François Dupuis l’admet d’emblée, il dispose toujours d’un appareil photo, paré à croquer l’objet inspirant lorsqu’il croise son chemin. 

Formé au Cégep de Matane en photographie, le jeune artiste fait ses premières armes à Montréal. « J’ai d’abord travaillé comme assistant, une belle façon d’apprendre l’humilité. Même si l’on sort de l’école avec le talent, d’autres en possédaient avant nous », note-t-il. Ainsi, il acquiert de l’expérience en côtoyant des mentors aux styles multiples. Il puise çà et là les techniques et approches qui constitueront sa propre identité. 

En 2001, il devient pigiste et trace le chemin qui le ramènera, en 2006, dans sa ville natale, Sherbrooke. Dès lors, sa pratique artistique se fractionne en disciplines diverses dont l’illustration, la photo, l’enseignement et l’art fractal. « J’aime l’expérimentation. Je mélange la photographie, la peinture et les arts numériques », explique-t-il. 

Art fractal

Les fractales résultent d’équations mathématiques qui produisent des images. Tout part d’un ordinateur et d’un logiciel. « Je mixte les images abstraites obtenues avec des textures », précise Jean-François Dupuis. Ces œuvres servent généralement à la décoration. Il fait alors affaire avec des designers pour leur diffusion. Mais, selon lui, s’adonner à l’art fractal procure avant tout beaucoup de plaisir. 

Région

Pour vivre de son métier, Jean-François Dupuis doit redoubler d’ingéniosité. Bien que quelques contrats commerciaux s’invitent parfois à son emploi du temps, la création y occupe la plus grande place. « J’ai la chance de travailler pour l’éditeur d’images Clicart, qui distribue mes photos à travers le monde », se réjouit-il. Le site Web de Costco propose aussi des articles de décoration arborant de ses clichés. Ces à-côtés lui permettent de rayonner à l’extérieur de sa région. « J’ai aussi collaboré avec un designer anglais afin d’apposer mes images sur ses robes », exemplifie-t-il. Les produits dérivés de la photographie, en particulier sur les tissus, joignent l’utile à l’agréable pour le passionné de textures.

Matières et objets

D’une journée à l’autre, Jean-François Dupuis peut passer du monochrome aux couleurs chaudes. De fait, depuis qu’on lui a retiré une tumeur au cerveau en 2017, il se dit davantage sensible aux couleurs et aux textures. On reconnait sa signature par ses compositions, le traitement de la lumière et la mise en scène d’objets sur des canevas de textures de sa création. D’ailleurs,  il raconte que c’est une photo de fourchettes signée André Kertész qui a déclenché en lui l’intérêt pour les arts médiatiques.

Expositions

Au fil des ans, Dupuis a présenté quelques expositions dont De vie et de bitume (2016), Traces et passages (2017) et Fusion (2017). Il prépare actuellement une série de portraits liés aux enfants de Duplessis et aimerait en faire un livre. Il projette aussi de réaliser des photos de lieux abandonnés.

Les vêtements aux couleurs de Jean-François Dupuis se retrouvent au http://artonfashion.com . Le  http://jfdupuis.com donne une vue d’ensemble sur sa production.