VAUDREUIL-SOULANGES | DÉCEMBRE 2020

Virginie Daras a repris le dessin il y a trois ans, plus de deux décennies après avoir abandonné. L’artiste d’origine belge a eu un coup de cœur pour l’art numérique; la flamme était ravivée.

« J’ai étudié en arts, mais en 1994, j’ai complètement arrêté. Je gagnais bien ma vie dans un autre domaine et je ne voyais pas d’avenir là-dedans », explique celle qui réside au Québec depuis les années 1980.

En 2017, son conjoint lui a fait cadeau d’un iPad. En voyant des gens présenter leurs dessins faits sur une tablette, elle a eu le goût d’essayer. « La passion est vite revenue. J’ai eu un coup de cœur foudroyant! Pouvoir mélanger la technologie et l’art est pour moi quelque chose de tout à fait avant-gardiste. En expérimentant, j’ai trouvé une vraie passion pour cet art encore peu reconnu », souligne l’artiste qui utilise le logiciel Procreate.

Bien entendu, il n’y a pas l’odeur de peinture, la texture et la profondeur d’un tableau, mais elle adore la liberté que l’art numérique lui permet. « Les possibilités sont immenses. Tu peux expérimenter librement, agrandir la toile pour aller dans les détails, ajouter des effets, etc. »

L’être humain occupe une place importante dans les œuvres de Virginie Daras. « Je suis fascinée par le comportement des gens, leur cheminement, leurs gestes et leurs expressions. Chaque individu est unique. Je trouve que c’est à travers les yeux que l’on peut ressentir la sensibilité, l’émotion, la vulnérabilité et la sensualité, par des harmonies de couleurs et de formes.»

L’artiste a un faible pour l’art nouveau et l’art déco, ainsi que les artistes tels que Jack Vettriano, Tamara de Lempika et Gustav Klimt. Elle a grandi auprès de parents amateurs d’art figuratif. « Lorsque je regarde ce type de tableaux, ça vient me chercher profondément. »

Elle se base particulièrement sur des photographies afin de créer ses portraits. « J’aime l’ambiance de la photo et j’adore travailler avec la lumière. Je ne suis pas friande de commissions, il faut avant tout que l’image me parle et qu’elle m’inspire. »

Le nu est aussi un genre artistique qu’elle affectionne. « La sensualité du corps humain, notamment celui de la femme, a beaucoup à raconter. »

L’artiste a parfois des commandes, mais ce n’est pas un côté qu’elle exploite. La majorité des demandes proviennent de connaissances. Ses œuvres sont également présentes dans des expositions. Elle en avait deux prévues dans les derniers mois, mais elles ont dû être remises en raison de la situation actuelle. Virginie a aussi sa propre page Web une page Facebook et Instagram où elle publie ses créations. « J’aime beaucoup l’interaction avec les gens et leurs commentaires. Ça me donne envie de continuer à me dépasser. »

Avec l’âge, elle avoue avoir pris confiance en elle et n’a plus peur de montrer ses créations. « Je n’appréhende plus ce que les gens vont en penser. Je trouve cela un peu triste parfois parce que je sais que j’ai un talent que j’aurais pu partager depuis bien longtemps. »