Entrer dans le paysage

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Photo : Les Maximes
13 décembre 2017

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Photo : Les Maximes
13 décembre 2017

DENIS et SYLVAIN NADEAU

Entrer dans le paysage

Rédaction : A. A. Fréchette
Photo : Les Maximes
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SAINT-CHARLES-DE-DRUMMOND | OCTOBRE 2015

Une région, c’est une série de lieux dont on ne remarque plus vraiment la beauté lorsqu’ils nous sont familiers. Avec Marcher le paysage, Denis Nadeau partage des bribes de son émerveillement devant certains de ces endroits.

Présentée dans le cadre des festivités du 200e de Drummondville, du 23 au 25 octobre à la Galerie d’art Desjardins, l’exposition proposera une vingtaine de paysages en grand format (1,4 m x 1,4 m) réalisés au pastel. Les 18 municipalités formant la MRC de Drummond y seront représentées. Et puisque Drummondville se trouvera au cœur de l’événement, le paysagiste a invité son frère Sylvain à accrocher une vingtaine de portraits de cette ville, peints à l’acrylique.

Tombés dans la marmite

Natifs de Saint-Charles-de-Drummond, les Nadeau ont la création dans le sang. Tout petit, Denis sait qu’il deviendra un artiste. Après des études en sculpture, il illustre quelques livres, mais c’est finalement la peinture qui l’emporte. « J’ai longtemps été considéré comme un artiste animalier. Je me suis peu à peu détaché de ce mouvement, car j’étais davantage intéressé par le paysage, mais toujours avec une présence animalière », explique-t-il. Dans ce créneau, il trouve sa propre écriture picturale, une forme de réalisme contemporain qui s’éloigne du paysage « mielleux », selon ses termes.

Sylvain, quant à lui, est d’abord attiré par la table à dessin du graphiste. « L’illustration me passionnait principalement. Pour les besoins de la cause, j’ai étudié en graphisme et j’y ai fait carrière. Toutefois, aujourd’hui, la technique prédomine et tout se fait par ordinateur. Moi, j’aimais l’aspect manuel de ce travail et je voulais retrouver le contact avec la matière. J’ai tout laissé derrière moi et je me suis tourné vers la peinture », raconte-t-il.

Récits

Marcher le paysage n’a rien d’un guide touristique, précise Denis. « J’ai voulu raconter la présence de l’homme depuis 200 ans. » Un pont, un poteau, une croix de chemin, par exemple, s’intègrent aux récits des tableaux. Très contemplatif, Denis tente de transposer sa perception des lieux et du moment. En découlent des atmosphères toujours vaporeuses qui mènent l’observateur vers des instants presque magiques. Dans son atelier situé aux abords de la rivière Saint-François, les œuvres accrochées au mur se trouvent à différents stades de création. Toutes resteront inédites jusqu’au grand jour.

Sorte de détails urbains, les tableaux de Sylvain, de plus petite taille (0,6 m x 0,6 m) mais pas moins éloquents, seront exposés dans le hall d’entrée de la Maison des arts. « Il s’agit de scènes populaires de la ville de Drummondville. On peut les voir comme des points de repère », explique celui qui a peint tous ces tableaux à la spatule.

Témoins

Pour les frères Nadeau, participer aux activités du 200e de Drummondville allait de soi. « Nous venons d’ici et sommes des témoins. Peut-être que dans 200 ans, des gens verront ces œuvres. On dirait qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas pleinement conscients de ce qui nous entoure. Enfants, nous vivions sur une terre qui, depuis, s’est transformée en développement résidentiel. Le temps passe vite. Nous inscrivons par nos œuvres le présent qui incarne notre futur passé », pense Denis, qui s’avoue déjà nostalgique de ce présent.

L’anecdote s’avère donc précieuse. Pour le pastelliste, une cabane à oiseau peut aisément devenir le motif de toute une symphonie.

Puis après?

Déjà, les deux frères mijotent plusieurs projets pour l’hiver. Denis songe à s’éloigner un moment du paysage afin de peindre des textures. « J’aimerais proposer quelque chose de plus détaché du sujet tout en demeurant figuratif. L’exposition s’intitulerait Rien et je représenterais davantage des climats que des choses. Ce serait anti-sujet et axé sur le jeu de la matière », projette-t-il.

Sylvain, pour sa part, envisage un retour au paysage contemporain. « Ce que j’aime d’une œuvre, note-t-il, c’est son aspect décoratif. Je veux que les miennes se retrouvent chez quelqu’un et qu’elles possèdent un côté design très fort. Quand je peins, j’ai pour objectif que mes créations demeurent accessibles. »

Du 23 au 25 octobre, les visiteurs de l’exposition Marcher le paysage pourront rencontrer les deux artistes et en apprendre davantage sur leur travail.

Le vernissage aura lieu le 23 octobre de 16 h à 19 h.

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