En symbiose avec la nature
QUÉBEC | MARS 2021
Fascinée par la nature et ses textures complexes, l’artiste-sculpteure Julie Savard y puise son inspiration afin de créer des œuvres mouvementées suscitant l’intrigue. Originaire de la Rive-Sud de Québec, elle attribue cet amour à son enfance et à son adolescence passées à Saint-Lambert.
« Mes parents y ont construit une maison dans la forêt. Cette partie de ma vie a eu un impact sur ma création puisque j’étais directement en contact avec la nature. J’étais très solitaire et j’allais souvent me promener dans le bois. Mon intérêt pour l’analyse de la nature et de ses composantes vient de là. »
Ses œuvres s’inspirent donc de ces éléments, comme la forme des arbres, leurs racines, le lichen, les champignons et les fleurs. « À partir de là, j’épure la forme et je laisse aller mon inspiration. Ça donne des sculptures avec beaucoup de textures. J’aime travailler le grand format à échelle humaine. Quand on arrive face à l’une de mes créations, il y a un dialogue et une rencontre intimiste qui se créent entre l’œuvre et la personne qui la regarde », explique l’artiste.
Après un diplôme d’études collégiales en art, c’est à la Maison des métiers d’art de Québec qu’elle a perfectionné sa technique. « J’y ai appris comment manipuler tous les matériaux, de toutes les façons possibles. Quand tu as cette base, c’est plus facile par la suite de s’exprimer avec la matière. Ce fut parmi les plus belles années de ma vie. C’est une très belle école », souligne celle qui a amorcé sa carrière professionnelle en 2002.
Julie soutient également que son passage au Carnaval de Québec de 2004 à 2019, à fabriquer d’énormes chars allégoriques, a été une expérience unique étant donné qu’elle a eu à travailler avec différents matériaux. Cela lui a aussi permis d’apprendre à gérer de grands projets.
Bien que le matériel de prédilection de l’artiste soit le métal, notamment l’aluminium, l’acier oxydable et le bronze, elle a récemment commencé à explorer les polymères. « Le métal a une luminosité et une pérennité que j’adore. Ma carrière se dirige de plus en plus vers des projets d’art public. Le métal me permet donc de créer des œuvres qui vont perdurer dans le temps tout en conservant une solidité. Il amène aussi une flexibilité que tu peux difficilement avoir avec un matériel comme le bois, par exemple. Il permet d’aller chercher des vides qui s’intègrent à mes œuvres et les font respirer. Cela crée une légèreté tout en conservant une intensité. De cette façon, je suis en mesure de bien m’exprimer. D’ailleurs, je m’exprime mieux avec le métal qu’avec les mots ! »
La technique est une partie importante du processus créatif de l’artiste-sculpteure. Elle fait beaucoup de recherches à ce sujet dans le but d’en découvrir de nouvelles et de faire évoluer son art.
Parmi ses projets récents, elle mentionne son œuvre Flot florem créée pour le centre communautaire de Fossambault-sur-le-lac. Ce contrat a été obtenu par concours via le programme d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec.
L’artiste en a aussi gagné un autre dernièrement. Elle réalisera en effet une gigantesque structure en bronze qui sera installée à l’extérieur du tout nouveau centre sportif du campus lévisien de l’Université du Québec à Rimouski. « C’est mon nouveau petit bébé. Ça signifie beaucoup d’efforts pour être arrivée à obtenir ce contrat. J’ai proposé une sculpture représentant la vibrance de la jeunesse. Je suis vraiment contente de l’avoir eu celui-là puisque j’étais en concours avec deux mentors. C’est une belle surprise. »
Son œuvre rappellera le fait de vivre dans le moment présent, de s’élever vers un avenir prospère, le sentiment de fierté de l’accomplissement et de la victoire. Ce sera une sculpture positive qui, encore une fois, sera influencée par la nature. Elle prévoit que six mois de travail seront nécessaires afin de la compléter.
Pour ses autres projets, elle a bien l’intention de continuer à pousser sa technique du bronze. Elle espère présenter une exposition très bientôt, ce qui lui permettra d’afficher ce nouveau virage. Son travail est habituellement exposé à la Galerie L’Harmattan de Baie-St-Paul et à la Galerie Ni Vu Ni Cornu de Ste-Anne-de-Beaupré.
Crédit photos oeuvres de Julie Savard fond blanc-fond noir : © Marie-Josée Marcotte