Une discipline artistique et technique

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Photo : Martin Savoie
13 décembre 2017

Une discipline artistique et technique

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Photo : Martin Savoie
13 décembre 2017

RÉJEAN DOYON

Une discipline artistique et technique

Rédaction : A. A. Fréchette
Photo : Martin Savoie
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WARWICK | AVRIL 2015

Compositeur, réalisateur et technicien de son au service des talents d’ici et d’ailleurs, Réjean Doyon signe sa première trame sonore destinée à un film de fiction. Nous nous sommes rendus dans son studio, à Warwick, pour mieux connaître l’homme et le métier.

Le Scaphandrier, film d’horreur réalisé par Alain Vézina, permet enfin au grand public de découvrir un talent de chez nous. Et ce n’est pas un hasard si Réjean Doyon a été sollicité pour ce projet. « J’ai collaboré avec Alain Vézina sur cinq documentaires, tournant tous autour de l’univers maritime. Le premier sur lequel j’ai travaillé est Sombré dans l’oubli, qui relatait l’histoire de l’Empress of Ireland », explique-t-il. Une longue collaboration avec le réalisateur et la connaissance pointue de son univers le mènent à décrocher ce nouveau contrat, un projet de fiction cette fois.

« Pour le cinéma comme pour l’horreur, il s’agit de ma première expérience. Mon premier réflexe fut d’en écouter pour observer le traitement musical. À partir de mes recherches et de la lecture du scénario, j’ai proposé des sons, des thèmes et des démos au producteur et au réalisateur », de dire le compositeur. Il note au passage que dans le cas des fictions d’horreur, on retrouve moins de thèmes et davantage d’univers sonores.

Bien que les propositions musicales initiales s’inspirent du scénario, son travail en est aussi un de dernière ligne. « Ça prend le montage final du film pour compléter le travail de composition et de synchronisation. Il faut que ça arrive à l’image près. On compte 24 images par seconde, et tout doit correspondre parfaitement », note-t-il. De fait, les règles techniques à observer pour ce type de composition musicale s’avèrent nombreuses. « Et ça ne doit pas paraître dans le film. Il faut que ça soit très fluide et qu’on ne sente pas le calcul. » Pour lui, l’efficacité de la trame sonore réside dans le juste dosage de l’effet qu’elle crée.

Mais n’y arrive pas qui veut, et la maîtrise des notions propres à la musique de film ne s’acquiert pas du jour au lendemain.

Échelle musicale

Au début des années 1980, Réjean Doyon complète un baccalauréat en musique, option composition et techniques d’écriture. La musique de film le fascine déjà, notamment l’œuvre de John Williams. Il travaille comme compositeur, réalisateur-technicien et programmeur midi. « Accordeur-technicien de piano constitue mon métier principal. Mon studio, c’est le prolongement de ma carrière en tant que compositeur. J’y fais beaucoup de choses, comme de la réalisation, de l’enregistrement de démos d’album pour des groupes ou pour des auteurs-compositeurs-interprètes. La musique de film représente la cerise sur le sundae », raconte-t-il humblement.

C’est en 1999 qu’il signe sa première trame sonore. « J’écoutais un reportage au sujet d’un homme dont l’épouse s’était noyée lors d’une excursion sur l’Empress of Ireland. Ça m’avait touché, alors j’avais écrit une chanson que j’ai envoyée au Musée de la mer, à Rimouski. » De fil en aiguille, la pièce se retrouve entre les mains d’Alain Vézina, qui tourne Sombré dans l’oubli au même moment. On lui demande donc de composer la musique du film.

Au gré des projets qu’il a réalisés chez lui, le studio de Réjean Doyon s’est professionnalisé, a suivi le virage numérique, et plusieurs artistes de la région ont pu en profiter. Un tour sur son site, lestudiomidi5.com, nous permet de constater la vitalité de l’adresse.

La sortie du Scaphandrier a eu lieu en février. Il est donc déjà possible de découvrir le résultat de son travail. Sans aucun doute, le compositeur risque de nous surprendre encore dans un avenir rapproché.

 

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