D’épouvante et de sensibilité

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Photo : David Fallu
16 mars 2021

D’épouvante et de sensibilité

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Photo : David Fallu
16 mars 2021
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YVAN GODBOUT

D’épouvante et de sensibilité

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : David Fallu
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QUÉBEC | MARS 2021

Écrivain publié depuis bientôt dix ans, Yvan Godbout a toujours été fidèle au genre du roman d’horreur. Grand adepte du cinéma et de la littérature d’épouvante des années 1980, l’univers macabre de films comme The Exorcist ou Evil Dead a certainement influencé l’élaboration de son imaginaire. Cela dit, ce qui caractérise son écriture au-delà des thématiques sombres qui la traversent, c’est surtout un style unique, lequel a sans doute contribué au succès populaire qu’il connaît depuis quelques années.

Depuis la publication de son premier roman L’Ogre des Marées en 2012, Godbout admet que son style s’est peaufiné. Bien qu’il reconnaisse que son écriture a toujours été assez brute et organique, il croit cependant avoir atteint un agréable mélange de mélancolie et de sensibilité dans Boucle d’Or, son plus récent roman. « J’en suis plutôt fier, d’autant plus que son écriture a été réalisée durant un moment sombre de ma vie », lance-t-il sans ambages. « Ce qui me stimule le plus lorsque je suis à la création d’un manuscrit, c’est vraiment de faire vivre des personnages, mais aussi la construction même du récit. J’aime imaginer chacun de mes romans comme un puzzle. Chaque pièce se pose une à la fois, et pas toujours là où on l’attend. J’aime beaucoup semer des indices sans dévoiler tout d’un coup et trop facilement. »

On connaît surtout Yvan Godbout pour ses récents Contes Interdits, mais on tend à oublier que sa collaboration avec les Éditions ADA remonte à 2013, alors qu’il y publiait le premier tome de sa trilogie Les Yeux jaunes. « Au départ, jamais je ne me suis dit : “Eh, je vais vous pondre une trilogie !” », se remémore l’écrivain chevronné. « Lorsque les Éditions ADA m’ont proposé de signer un contrat avec eux, ils m’ont demandé combien de tomes je prévoyais pour cette série. Je ne l’avais jamais envisagé ! Alors j’ai bien innocemment répondu trois, alors que je n’en avais qu’un seul d’écrit. Je ne savais certainement pas dans quoi je m’embarquais ! Disons que mes temps libres ont alors cessé d’exister. »

Pour ce qui est des Contes, l’idée de faire de Boucle d’Or une suite à Hansel et Gretel lui est plutôt venu en cours d’écriture. Son prochain conte – son dernier, assure-t-il, souhaitant boucler la boucle – s’inscrira dans la continuité des deux précédents, mais en touchant cette fois beaucoup plus au thriller psychologique qu’à l’horreur pure. « Je ne peux pas trop en parler, malheureusement… Top secret ! »

Bien qu’il ne souhaite pas se confiner à tout prix dans la sérialité, il reconnaît que les contraintes peuvent aussi servir de moteurs à sa création, comme c’est le cas avec les Contes ; puisqu’il doit chaque fois adapter un conte préexistant, cela lui fournit des balises qui s’avèrent productives.

« Le conte sur lequel je travaille en ce moment, je l’ai d’abord pris comme une sérieuse contrainte. Mais maintenant que mon plan est fait et que j’en ai débuté l’écriture, j’ai levé le frein et ce que je voyais comme des contraintes est devenu mon moteur créatif. Ça me pousse à donner mon meilleur. »

Il a aussi participé à quelques projets collectifs à travers les années, ce qui a nécessairement modifié son rapport à l’écriture en l’inscrivant sous le sceau de la collaboration artistique. « Au début, avec les quatre auteurs à l’origine des premiers contes, nous discutions entre nous, en plus de lire le manuscrit des uns et des autres. Pour Boucle d’Or, Simon Rousseau, l’instigateur des Contes Interdits, m’a laissé carte blanche. Avec Olivier, pour la série Cobayes, c’était très différent. Il y avait une ligne de temps à suivre et à respecter. Mais ce fût une excellente collaboration, et je suis heureux d’avoir pu y participer. »

D’ici la publication de son nouveau Conte, on peut s’attendre à la publication d’un autre livre de la part d’Yvan Godbout, à mi-chemin entre le roman et le journal, un projet beaucoup plus personnel. « Je laisserai les lecteurs et lectrices décider comment classer cet ovni… ! »

À long terme, il aimerait aussi s’attaquer à un manuscrit qui repose dans ses tiroirs depuis longtemps, en plus de travailler sur une nouvelle version de son roman L’Ogre des Marées, et ce, tout en poursuivant sa précieuse collaboration avec les Éditions ADA. « C’est pour moi une seconde famille, et je leur serai toujours et à jamais fidèle. J’ai également développé des liens très forts avec certains de leurs auteurs et de leurs employés/partenaires. Je n’ai vraiment pas envie de quitter cette gang-là. Team ADA forever ! »

Pour en savoir plus sur Yvan Godbout et son œuvre, rendez-vous sur sa page Facebook.

signés yvan godbout

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