De l’art mural qui sensibilise et rallie les générations
NICOLET | OCTOBRE 2019
Le muraliste Maxim Charland s’est fait connaître du grand public en 2016 alors qu’il mettait la dernière touche à une murale immense à la mémoire de son grand-père, l’aquarelliste Jean Paul Charland. Bien que cette œuvre ait été réalisée sur la surface extérieure d’un bâtiment montréalais, elle a eu une résonnance particulière pour la population nicolétaine d’où sont originaires les Charland. Comme Maxim l’illustre avec justesse dans cette murale, son grand père est surtout connu pour avoir réalisé, dans les années 60, le monumental vitrail qui orne aujourd’hui la façade de la cathédrale de Nicolet. Un kaléidoscope de couleurs combiné à une touche de réalisme qui rappelle étrangement, à rebours, l’esthétique qu’adopte son petit-fils dans ses graffitis.
S’il y avait déjà un intérêt certain pour les arts visuels au sein de la famille Charland, Maxim n’a pour sa part jamais entrepris d’études en ce sens. Autodidacte, c’est plutôt son intérêt pour le skateboard qui lui a permis de s’initier à l’art du graffiti pendant son adolescence. À force de côtoyer d’autres writers, il a lui-même commencé à expérimenter et à développer son propre style. Ce qui n’était alors qu’un simple passe-temps est pourtant devenu un travail à temps plein depuis deux ans. En effet, ce n’est pas moins d’une dizaine de murales qui lui ont été commandées, et ce, uniquement dans la région de Nicolet : sur les murs extérieurs du Théâtre Belcourt et du Fleuriste Savard, au Centre communautaire de Baie-du-Febvre, à l’École secondaire La Découverte, sur les modules du skatepark du Parc Marguerite-d’Youville, etc. Une façon créative d’agrémenter le paysage urbain autrement monotone avec des œuvres colorées et ludiques.
Ses projets les plus imposants – soit les fresques qui ornent le Collège Notre-Dame-de-l’Assomption, le stationnement de l’Hôtel de ville de Nicolet et le restaurant Mamma Mia – reprennent cet esprit qui enveloppe la murale à la mémoire de son grand-père, c’est-à-dire que ce sont aussi des œuvres produites dans le but de rendre hommage. On y trouve alors l’harmonie des couleurs et le mouvement qui caractérisent les œuvres de Maxim, mais aussi une touche de réalisme qui permet de les rattacher à des lieux ou à des figures connues de la population. En ce sens, on peut dire que les murales de Maxim Charland rallient les générations : en mélangeant le style moderne du streetart avec un contenu qui met en lumière le passé et rend hommage aux personnes qui l’ont précédé, il crée un espace de dialogue inusité et bienvenu sur les murs de la ville.
Il dit d’ailleurs attacher une importance particulière au fait de rendre hommage et d’offrir une visibilité à des personnes dont le travail mérite d’être reconnu. Bien qu’il ne souhaite pas se confiner dans un seul type d’œuvres, préférant plutôt expérimenter de nouveaux styles dès que l’occasion se présente, chacun de ses projets artistiques est néanmoins porté par l’ambition générale d’aider le monde à sa façon.
D’ailleurs, il s’implique ces temps-ci dans The Momathon Project, une levée de fonds qu’il a mise sur pied pour venir en aide à Every Mother Counts, un organisme qui lutte afin de rendre la grossesse et l’accouchement plus sécuritaire pour les femmes à travers le monde. Un fléau trop peu connu, mais qui touche tout de même environ 800 femmes par jour, faute de soins adéquats. Cette cause a trouvé une résonnance particulière chez Maxim, qui a été élevé par sa mère et ses grands-parents, n’ayant jamais connu son père biologique. À ce jour, il a déjà amassé 2 500$, soit près de la somme requise pour être invité à prendre part au Marathon de New York en novembre prochain, où il courra pour cet organisme. Cela dit, son objectif global demeure de 82 080$, soit un chiffre symbolique qui réfère au nombre de femmes qui mourront des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement pendant le laps de temps entre la mise en marche de son projet et la tenue du marathon.
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