MONTRÉAL | AVRIL 2020

Après une carrière de dix ans à l’international avec le groupe Akasha, Izabelle était mûre pour un changement. L’auteure-compositrice-interprète est partie pour l’Asie pendant deux ans afin de se ressourcer et de retrouver l’artiste solo en elle. Son premier EP, Version 2.0, sorti l’automne dernier, est le fruit de cette introspection.

« Lorsque j’étais au Cégep, j’ai eu l’opportunité de joindre un groupe en tournée internationale, explique Izabelle. J’ai abandonné mes études puisque je me disais que ça me permettrait de prendre l’expérience de la scène, de voyager et d’en faire un métier. Je suis allée partout, aux États-Unis, au Mexique, en Asie, au Maroc, à Dubaï et j’en passe. J’ai vraiment été chanceuse. Au bout de dix ans, le projet n’a cependant pas pris la tournure souhaitée et le groupe s’est dissout. »

Après son ressourcement, l’artiste originaire de l’Estrie est revenue au Québec, plus déterminée et inspirée que jamais à mettre sur pied sa carrière solo. Ayant travaillé brièvement avec une compagnie de disques, elle a finalement décidé de prendre les choses en main et de gérer sa propre vie. Elle est d’ailleurs retournée sur les bancs d’école afin de suivre deux cours en lancement d’entreprise dans le domaine des arts et en représentation artistique.

« En faisant ce processus-là, je n’ai pas eu le choix de faire une recherche par rapport ce que je voulais être et ce que je voulais apporter. À force d’être seulement une interprète, je ne savais pas qui j’étais en tant qu’artiste. J’avais mis ce côté en attente et mon plan B avait pris toute la place. J’ai fait un gros ménage et je me suis rendu compte que j’avais déconnecté ma sensibilité, ma vulnérabilité et mes émotions. Dans une revue musicale, ce qu’on te demande c’est d’être énergique, de danser et de chanter, et non pas de mettre tes tripes sur la table. »

Cette introspection a fait remonter bien des choses à la surface et c’est que les gens peuvent découvrir en écoutant son album et en allant la voir en spectacle. « C’est une nouvelle version de moi-même, améliorée. J’ai réussi à reconnecter avec ma vulnérabilité et à amener cela dans mes compositions pour donner un résultat dont je suis fière. »

Izabelle a autoproduit son EP, mais elle a eu la chance de travailler avec plusieurs personnes d’expérience, dont Alexandre Lapointe du groupe The Brooks qui a collaboré à la réalisation. « Tous ceux qui y ont participé ont vraiment compris où je voulais aller. C’est un album pop, groovy, avec des mélodies accrocheuses qui rappellent la musique de Bruno Mars, Daft Punk, Prince et Michael Jackson. Dans les textes, j’aborde des sujets sensibles, mais de façon positive. »

Lancer une carrière solo après dix années à faire partie d’une formation, c’est aussi repartir à zéro, autant sur scène qu’en dehors. L’artiste est toutefois enchantée par ce qui lui arrive depuis quelques mois. « Ça va vraiment bien. Avec mes musiciens, nous faisons entre trois et quatre spectacles par semaine. Pour moi, c’est une année transitoire. J’ai des spectacles seulement de compositions et d’autres hybrides où je revisite des chansons qui me plaisent en même temps que je joue mes créations. Ça permet aux gens au Québec et en Ontario de me connaître et, par le fait même, de promouvoir mon album. »

Sa chanson 2.0 a figuré dans le top 100 du concours CBC Searchlight, et ce, parmi 1200 entrées. Izabelle a aussi été nommée dans la liste « artistes découvertes 2019 » de l’ADISQ. De plus, elle commence à susciter l’intérêt des médias et de collaborateurs, ce qui l’enchante au plus haut point.

« En ce moment, je réalise ce besoin de créer qui était devenu nécessaire. Je fais juste profiter de chaque étape. Mon but ultime est qu’un jour ma musique originale me permette de voyager autant qu’auparavant, puis arriver à toucher les gens et les inspirer à travers elle. »