ROSIE VALLAND : Blue
Originaire de Granby, Rosie Valland est parmi la nouvelle vague de chanteuses de la relève à émerger de la scène québécoise des dernières années. Ayant fait paraître un premier album en 2016 et un EP il y a un an, c’est avec un nouveau look (blonde au lieu de brune) et une nouvelle maison de disque (Secret City Records) que Rosie Valland nous présente son deuxième album, Blue.
Avec son collaborateur de la première heure, Jesse Mac Cormack, la chanteuse nous propose un album parfait pour l’automne. Avec un son qui s’inspire un peu de PJ Harvey, de Heather Nova ou même de Radiohead, c’est la voix, qui capte notre attention dès le départ.
C’est la chanson titre qui ouvre le bal. Une chanson atmosphérique qui donne le ton au reste du disque et qui nous prépare pour le reste. Tout de suite avec Chaos, premier extrait radio très accrocheur, on remarque la qualité de Valland pour les mélodies. Avec un contrôle parfait de sa voix, la mélodie et le texte se marient à merveille. Vient ensuite l’une des meilleures pièces de l’album Forçons Les Tiges. Une pièce avec un titre comme celui-là demande déjà l’attention, mais ce sont les guitares puissantes de Jesse Mac Cormack qui propulsent la chanson à un autre niveau.
Et c’est l’une des forces de ce disque. Encore une fois, la réalisation de Mac Cormack est phénoménale. C’est un réalisateur qui sait exploiter les forces de chaque artiste avec qui il travaille et c’est encore le cas ici. Sur des musiques et des textes de haut niveau, il sait placer l’atmosphère sur chaque chanson et ajoute des textures et des couleurs qui rendent les pièces plus efficaces. Le point fort de cet album est sans contredit la qualité des compositions de Rosie Valland. Il suffit d’écouter attentivement la chanson Du Même Sang pour le constater. Sur une musique douce, la voix juste et langoureuse de Valland livre à la perfection un superbe texte.
Le reste de l’album est tout aussi magique. Après Sinon, qui agit ici comme un pont entre la première partie du disque et la seconde arrive Loin. Sur une ligne de basse bien placée, la voix de Valland nous transporte encore. Cette chanson représente bien toutes les qualités de l’album : une mélodie qui s’apprivoise peu à peu, avec la voix de Rosie Valland qui prend toute sa place et des arrangements sublimes. Ce qui est malheureux, c’est qu’il ne reste que deux titres après cette pièce. L’album termine en force avec Comme Si et MS, deux chansons douces qui placent la voix aux premières loges et terminent un album beaucoup trop court.
Avec Blue, Rosie Valland se positionne comme l’une des nouvelles artistes les plus expéri-mentées et matures de sa lignée. En plus de signer toutes les musiques et les textes sur cet album, elle agit aussi comme coréalisatrice et participe aux arrangements sur chacune des pièces (elle signera d’ailleurs la coréalisation du prochain EP d’une autre artiste à surveiller, la Rimouskoise Véronique Bilodeau). Un album à écouter encore et encore à l’arrivée de l’automne.