Après avoir placé 2 albums au numéro 1 du magazine Billboard et vendu tout près de 10 millions d’exemplaires de son album Let Go (paru alors qu’elle n’avait que 17 ans), la carrière d’Avril Lavigne semble battre de l’aile depuis. Au cours des dernières années, elle a fait plus parler d’elle pour ses relations amoureuses, notamment grâce à son mariage (et divorce) avec le chanteur du groupe canadien Sum 41, Deryck Whibley et, plus récemment, avec Chad Kroeger de Nickelback (ils sont maintenant séparés). De plus, ses proches collaborateurs (Lauren Christy et Chantal Kreviazuk) ont mis en doute ses talents d’auteur-compositeur et certaines décisions furent aussi difficiles à comprendre. L’enregistrement de son dernier gros succès, Girlfriend, suscita la controverse suite à des similitudes marquées avec deux chansons (I Wanna Be Your Boyfriend, du groupe The Rubinoos et Mickey, énorme succès de Toni Basil en 1981) et la présence de Marylin Manson sur son la chanson Bad Girl, quelque peu étrange. Maintenant âgée de 34 ans et après un dur combat contre la maladie de Lyme (qui l’a tenue à l’écart des projecteurs au cours des 2 dernières années), les attentes étaient élevées pour Head Above Water, son 6e album.

Et elle livre la marchandise. C’est la pièce titre qui lance ce nouvel album. Sur un air de piano mélancolique et un texte au côté spirituel, c’est assurément l’une de ses meilleures compositions. Sur Birdie, c’est le meilleur d’elle-même qu’elle nous présente : une voix juste et un refrain percutant. Vient ensuite I Fell in Love with the Devil (coécrite avec Lauren Christy, celle qui a travaillé sur la majeure partie des chansons de Let Go), une autre chanson très personnelle. L’excellente It Was in Me nous dévoile encore une fois Lavigne plus épanouie et confiante (tout comme sur Warrior, une chanson coécrite avec le leader de Nickelback, Chad Kroger). C’est un album réussi, mais loin d’être parfait. Lavigne trébuche à quelques reprises, notamment sur Dumb Blonde où elle semble vouloir garder ce petit côté adolescent qui a fait sa marque de commerce à ses débuts (heureusement, c’est sans la présence de la rappeuse Nicki Minag que la chanson est présentée ici).

Avec des textes qui lui collent à la peau et des mélodies envoutantes, Avril Lavigne nous démontre tout le talent qu’elle possède. Sa voix, plus assurée, met en valeur les meilleures pièces du disque. C’est de loin l’album le plus honnête et personnel de sa carrière. Espérons qu’elle saura garder la tête hors de l’eau.

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AVRIL LAVIGNE | chronicle