QUÉBEC | MARS 2021

Coiffeuse et maquilleuse professionnelle, Anne-Marie Villeneuve s’est lancée dans le bodypainting il y a un peu plus d’un an. C’est tout un monde que l’artiste a découvert et qui l’enchante au plus haut point. Cette forme d’art lui a permis de conjuguer plusieurs de ses passions et de se découvrir. Très présente sur les médias sociaux, elle y partage ses créations plus impressionnantes les unes que les autres.

C’est en 2014, pendant une pause de la coiffure, qu’elle a commencé à travailler pour l’entreprise Lise Watier comme maquilleuse. Autodidacte, elle n’avait suivi aucun cours avant d’être engagée. Elle y est restée pendant deux ans. « Ça m’a donné une certaine confiance en moi. Si une compagnie comme celle-ci m’avait embauchée, je devais avoir un certain talent. J’ai par la suite commencé à en faire pour les bals et les mariages. De fil en aiguille, je me suis dit que je pourrais pousser cela plus loin. Je me suis donc tournée vers les effets spéciaux jusqu’à ce que je commence le bodypainting l’an dernier », raconte Anne-Marie.

Elle s’est inscrite à un cours avec l’artiste Alexandra Bastien qu’elle suivait déjà depuis un bon moment sur les réseaux sociaux. « Elle fait beaucoup de personnages réalistes tirés par exemple des univers de Star Wars, Marvel et Harry Potter. C’est quelque chose que j’admire et qui me plaît beaucoup. Un artiste étant capable de reproduire une image ou un portait, ça m’a toujours impressionnée. Elle m’a guidée et j’ai réalisé que j’étais capable de faire ça. À partir de là, je n’ai plus arrêté. Je suis réellement tombée en amour avec cette forme d’art. »

Loin de la décourager, le début de la pandémie lui a plutôt donné l’occasion de se perfectionner. Évidemment, c’est sur elle-même qu’elle a dû continuer à peindre. « Les premières fois n’étaient pas concluantes, mais je me suis améliorée rapidement. J’ai découvert que la pratique peut t’amener loin. Habituellement, je ne suis pas très persévérante et quand ça ne fonctionne pas, j’ai tendance à abandonner, mais pas cette fois. À chaque occasion, j’apprenais une nouvelle technique. C’est un peu intuitif, mais avec la pratique, c’est devenu naturel de peindre sur moi. »

L’artiste et son conjoint sont de grands amateurs de cosplay, de tout cet univers geek des séries et des films de superhéros, ainsi que de personnages sortant de l’ordinaire. Lors du mois d’octobre, elle a d’ailleurs présenté un look par jour tiré de films d’horreur. Une création lui prend habituellement entre cinq et treize heures. Bien qu’elle aime aussi peindre sur d’autres personnes, elle préfère être son propre modèle puisque cela lui permet une liberté qu’elle ne retrouve pas autrement.

Sur les réseaux sociaux, elle a découvert toute une communauté d’artistes s’encourageant les uns les autres. « Ça fait du bien, surtout en raison de la COVID. C’est la seule façon de partager son travail. Je sens beaucoup de soutien et ça donne le goût de continuer. »

Alexandra Bastien est devenue sa mentore et elle espère pouvoir de nouveau travailler avec elle prochainement. « Nous avons des projets ensemble. Lorsque la pandémie a commencé, nous étions censées participer à un championnat aux États-Unis. Nous caressons aussi le rêve de nous rendre aux championnats mondiaux en Autriche. Ce que nous faisons est différent de la majorité des artistes en bodypainting. Ils affectionnent les formes et l’abstrait, tandis que de notre côté, nous sommes plutôt dans le réalisme. J’aime la précision et le fait que tu peux voir les détails de près. »

Pour l’instant, le bodypainting demeure une passion pour Anne-Marie. « Je le fais avant tout pour le plaisir et ensuite je verrai où cela me conduira. Je suis du genre à faire confiance à la vie puisque d’habitude, ça m’amène à la bonne place. »

@annma_artsSweeney Todd body art #bodypaint #10sec #transitioning #pourtoi #quebecoise @foryoupageofficiall #halloween2020 #talented♬ Sweeney Todd – Fear Incorporated