Tout a commencé par l’écriture d’un simple journal. Un journal sans plan, sans la moindre idée de ce que j’allais y confier. Un journal pour y rédiger des mots retenus depuis trop longtemps, ou peut-être pour laisser une toute petite trace de mon passage ici-bas… Là, en ce moment-même, ce journal est entre vos mains. Sous peu, à travers ces pages où rode le mal, vous m’accompagnerez dans les dédales de mon passé et de mon présent, mais également dans ceux de ma folie, de ma démence. Vous êtes avertis.

Petit Mot :

Si vous êtes du genre très observateur, vous remarquerez que normalement, j’écris toujours « mon avis » et cette fois-ci, j’ai préféré écrire « petit mot ». Pourquoi? Tout simplement, parce que je trouve que ce roman ne devrait pas être critiqué d’aucune façon. Donc, je ne considère pas cet article comme un avis littéraire, mais plutôt comme une façon de remercier l’auteur et tous ceux qui auront travaillé sur ce roman pour le faire paraître.

Honnêtement, quand j’ai appris qu’Auteur Maudit, Maudit Auteur allait paraître, j’ai été survoltée. J’étais si heureuse de savoir que malgré les injustes accusations qui portaient sur Yvan, il avait réussi à retrouver le goût de l’écriture ! C’était plus qu’espéré. J’en étais soulagée, mais aussi d’une certaine façon, reconnaissante envers lui. Imaginer un monde où cet incroyable auteur n’aurait plus jamais publié de roman était difficile. Pour moi, c’était un gaspillage de talent, ni plus ni moins. À de très nombreuses reprises, j’ai pris parole contre l’affaire de H&G et il m’était impossible d’accepter que ces ridicules plaintes pourraient retirer un auteur exceptionnel du monde littéraire.

Il m’a fallu quelque peu de temps avant d’oser lire ce livre. Il n’est pas comme les autres. Ce n’est pas une autobiographie, mais plutôt une autofiction sous forme de journal intime. Entre ces pages, on retrouve toutes les émotions qui ont submergé Yvan. Quand on commence ce récit, on doit être conscient de deux choses : on ne doit pas chercher ce qui est vrai de ce qui est faux. C’est un récit qui cherche simplement une chose : affronter ses démons, son Enfer et montrer qu’il est humain.

À plusieurs moments, j’ai ressenti diverses émotions en lisant ce livre. Quelques fois, j’ai ri. D’autres fois, j’ai eu mal. Puis, très souvent, j’ai éprouvé une énorme compassion et admiration pour Yvan. À travers ses pages, il nous montre toute la souffrance qu’il a ressentie, la honte qu’il ressentait aussi, mais aussi et surtout, la culpabilité qu’il éprouvait de faire vivre toute cette douleur à ses proches. Mais honnêtement, j’ai eu mal de le voir éprouver tout ceci. Car ce n’est pas lui qui devrait avoir honte, mais plutôt cette dame qui a osé porter deux plaintes, cette journaliste qui a aidé cette dame sans même chercher à lire l’entièreté de son œuvre, mais surtout, tous ceux qui le côtoyaient auparavant et qui ont préféré se taire.

À travers ses pages, j’ai réussi à comprendre l’enfer dans lequel Yvan a vécu pendant deux ans. Mais malheureusement, personne ne pourra réellement comprendre à 100 % ce qu’il a vécu, ce qu’il a éprouvé. Il ne portait pas seulement le poids de cette injustice sur ses épaules. Il portait aussi le poids de l’injustice du monde littéraire sur ses épaules. On souhaite le prendre lui, un seul et unique homme ainsi que sa maison d’édition comme « exemple ». Tout ce poids pesait sur ses épaules. Et c’est ce qu’il cherche à nous faire comprendre dans ce journal.

Dans ce journal intime, on est au plus profond de son être, de son esprit. On ressent ce qu’il ressent. Mais surtout, il nous montre l’humain qui est derrière l’auteur. Il nous montre l’humain qui doit affronter cet Enfer. Il cherche à montrer qu’avant tout, il est un homme, un conjoint, un frère, un père, un fils, et un ami. Il n’est pas un monstre, et ne le sera jamais pour ce que l’on a osé l’accusé.

À travers ses pages, on doit s’attendre à tomber dans une toute nouvelle sorte d’horreur : celui de l’enfer qu’il a vécu pendant deux ans. Ses démons, on les retrouve sous des formes que l’on connait très bien pour les avoir découverts dans Hansel et Gretel, Boucle d’or et prochainement dans le Petit Poucet. Ses démons, son Enfer prend la forme de cette affreuse et honteuse injustice dont il a vécu.

Très sincèrement, Auteur Maudit, Maudit Auteur n’aurait jamais dû naître à mon avis. Non pas, car il est mauvais. Au contraire, comment pourrait-on dire quelque chose de ce genre à propos de ce journal? Mais plutôt, car il nous fait prendre encore plus conscience que jamais, ô grand jamais, ces accusations n’auraient dû lui tomber dessus, ni sur sa maison d’édition. Jamais une telle ignominie ne pourra être oubliée. Et ce journal intime le prouve dans toute sa splendeur et sa souffrance.

Merci Yvan de nous avoir ouvert ton esprit, ton âme et ton cœur de cette façon. Merci aux Éditions ADA d’avoir cru en lui, encore et toujours, et de nous avoir offert la chance de l’avoir dans nos bibliothèques. Merci à sa famille, et à tous ceux qui ont su être là pour lui d’avoir gardé cet homme vivant. L’horreur ne peut pas être oubliée, mais peut-être un jour, je l’espère du plus profond de moi, que les plaies pourront être cicatrisées.

 

• Titre : Auteur Maudit, Maudit Auteur
• Auteur : Yvan Godbout
• Éditions Corbeau (Éditions AdA)
• 358 pages
• ISBN : 9782898190728
• Pour se le procurer : LESLIBRAIRES.CA

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