ANNA CARITAS de Patrick Isabelle
Anna Caritas n’est pas un nom comme les autres. Il s’agit du meilleur pensionnat du Québec*. Dans la banlieue perdue de Saint Hector, la vie est paisible, il n’y a aucun problème. Cependant, le retour de la célèbre Marianne Roberts change la donne dans ce village. Mais sans le savoir, elle sera la bouée de secours à William et ses amis. Après une soirée émoustillée où ils ont joué au jeu Ouija, des événements effrayants surviennent. Ils n’auront nul autre le choix que de chercher l’aide vers la personne qui effraye le village au complet…
J’entends parler d’Anna Caritas depuis des années déjà. Tout le monde ne cessait de vanter les mérites de ce roman, mais aussi de l’auteur. Cependant, ce n’est qu’à la sortie du troisième tome que j’ai fini par craquer et acheter cette trilogie. Puis, étant donné que l’Halloween est à nos portes, je me suis dit que le synchronisme serait idéal pour le lire.
Sincèrement, j’ai rapidement embarqué dans ce roman. Bien que l’introduction me soit parue longue à cause de toutes les informations sur Saint Hector, Anna Caritas et qui est cette fameuse famille Roberts, j’ai trouvé mon bonheur par la suite. Les premières pages se sont rapidement écoulées et sans m’en rendre compte, j’entamais la deuxième partie.
L’amour que je porte à ce roman vient en partie de la plume de l’auteur. Il s’agissait de la première fois que je lisais Patrick Isabelle, bien que je possède quelques romans à son nom. Avec Anna Caritas, j’ai été charmé par l’écriture jeunesse, mais avec une certaine maturité. La lecture se fait rapidement, on embarque rapidement dans l’intrigue et il n’y a aucune longueur inutile. À travers le texte, on peut sentir la peur des personnages et leur incertitude. Heureusement malgré la certaine maturité du texte, on ne perd pas l’idée que les personnages ne sont que de simples jeunes du secondaire II.
Dans ce roman, le thème principal est le paranormal, voire tout ce qui touche aux choses occultes. Dans ce premier tome, le sujet est sans aucun doute le fameux jeu du Ouija. Bien que je ne sois pas une amatrice de ce genre littéraire, j’ai été charmée par la délicatesse avec laquelle on parle de ce sujet. À aucun moment on ne se retrouve dans l’exagération. Les éléments sont subtils, n’apparaissant que juste assez pour nous laisser planer dans le doute, pour nous faire réfléchir sur les possibilités, nous mettre à notre tour dans le contexte. De plus, j’ai beaucoup aimé que l’auteur ne vienne pas de nouveau répéter les explications sur l’occulte, comme s’il considérait que cette base était normalement acquise. Mais j’avoue qu’une des choses que j’ai le plus aimées du côté paranormal, c’est bien le fait qu’il ait expliqué que la planche soit sacrée et marquée.
Au fil du récit, une certaine inquiétude s’installe. Les essaies de William et ses amis pour réussir à remédier à ce qu’ils ont produit lors de cette séance avec le jeu n’aboutissent à rien. Au contraire, plus le temps avance et plus les problèmes s’installent et s’aggravent. C’est aussi une des choses que j’ai le plus aimées : tout ne se règle pas aussi facilement, même si cette jeune Marianne semble bien connaître la sorcellerie.
Mais il s’agit d’un des thèmes secondaires du roman qui est venu me chercher le plus : celui de l’intimidation. À travers son récit, Patrick Isabelle a réussi à mettre en place un personnage « hors norme » qui attire le regard des autres et leurs malveillances : Marianne Roberts. Cette jeune femme à l’allure gothique, aux vêtements sombres et au caractère rebelle est rapidement venue me chercher. Sans aucun doute, elle est rapidement devenue mon personnage préféré. Différente des autres par ses croyances, par son comportement et son physique, elle est traitée de tous les noms. Les gens chuchotent sur son passage, ils ont peur d’elle et cherche le plus possible à la faire partir de Saint Hector, adolescent comme adultes.
Au travers de William, on en apprend de plus en plus sur cette jeune femme. On découvre une femme forte, une jeune fille qui a vu sa vie se voir être bouleversée du jour au lendemain et personne n’y porte plus attention que cela. À mon avis, la force avec laquelle elle ignore les réactions des gens vis-à-vis sa personne est un modèle à suivre.
Sachant qu’il s’agit d’un roman pour adolescent, j’ai trouvé qu’il s’agissait d’une bonne idée de mettre le personnage de Marianne Roberts dans ce roman. La montrer comme le « mouton noir » de Saint Hector et la découvrir au travers un autre adolescent qui se force à ignorer les jugements des autres est un exemple à donner, à partager aux adolescents. Et sincèrement, juste pour cet élément, je recommanderai vivement cette lecture.
Dans ce roman, j’avoue avoir apprécié les différents personnages. De voir Gabrielle croire en ces activités paranormales tandis que son petit ami Anthony est tout le contraire d’elle m’a été très divertissant et vraisemblable à la réalité. Il ne s’agit pas de tout le monde qui croit au surnaturel, mais il y a beaucoup de gens qui se retrouve à être dans un « entre-deux ».
Au final, le premier tome de cette trilogie aura su rapidement me charmer. Je peux déjà affirmer que cela ne prendra pas bien long avant que je ne tombe dans les deux autres tomes. Mon seul regret à propos d’Anna Caritas, c’est que j’aurai dû le commencer bien plus tôt !
* Anna Caritas n’existe pas réellement, mais dans cette fiction, il est considéré comme le meilleur pensionnat du Québec.