Amalgamer les médiums pour (se) découvrir

gebe
Photo : Martin Piché
26 avril 2020

Amalgamer les médiums pour (se) découvrir

gebe
Photo : Martin Piché
26 avril 2020

GAB DOUCET

Amalgamer les médiums pour (se) découvrir

Rédaction : Étienne Bergeron
Photo : Martin Piché
D.A. L'Artis
Partager sur Facebook:

MONTRÉAL | AVRIL 2020

Depuis 2011, Gab Doucet s’applique à créer des univers singuliers en mélangeant les médiums les plus variés. Formée en scénographie au Conservatoire d’art dramatique de Québec, c’est néanmoins à travers le dessin et la peinture qu’elle a d’abord commencé à s’exprimer et se découvrir en tant qu’artiste. Inspirée par le pouvoir de l’inconscient et sa constante recherche d’authenticité, elle a rapidement su faire sa marque en proposant une esthétique surréaliste et agréablement poétique. Aujourd’hui, c’est cet amalgame des métiers de peintre et de scénographe qui lui offre la possibilité de se développer de la façon la plus complète, et ce, autant sur le plan artistique qu’humain.

« Je crois que c’est en 2011 que j’ai commencé à avoir une réflexion artistique plus personnelle et que j’ai découvert que la peinture était une façon intéressante pour moi d’exprimer et de communiquer des impressions et des réflexions d’une façon que je considère plus ouverte et sensible. Ça me permet d’exprimer des choses que je n’arrive pas à mettre en mot ou même de mieux comprendre comment je me sentais à certains moments de ma vie. » Le travail de réflexion derrière chaque projet est important pour Gab Doucet. C’est d’ailleurs ce qui lui permet aujourd’hui de découper trois périodes distinctes dans son œuvre. La première, de 2011 à 2013, en était surtout une d’exploration : la peinture lui servant alors surtout d’exutoire, elle ne se souciait pas qu’il y ait une continuité d’une toile à l’autre. Puis, de 2014 à 2016, alors qu’elle réalise peu à peu qu’elle développe un langage visuel propre, l’idée d’en faire une carrière commence à germer dans son esprit. Ainsi, elle commence à travailler davantage sur l’aspect technique de la peinture. Depuis 2017, elle cherche à trouver l’équilibre entre le laisser-aller de la première période et la recherche technique de la seconde. « J’ai également commencé une réflexion sur le désir féminin et une façon de l’exprimer visuellement. Je ne crois pas que ça devienne le seul thème que j’aborderai à l’avenir, mais ça en fera définitivement partie. »

Une idée qui traverse toute l’œuvre de Gab Doucet – ce dont témoignent justement ses réflexions récentes sur le désir en tant que flux d’énergie libre – est celle de dérouter, de libérer l’inconscient afin d’échapper aux diktats de la pensée. « Quand on s’y arrête et qu’on réalise à quel point on peut être conditionné par notre environnement, on en vient à se demander qu’est-ce qui nous définit vraiment comme individu. Essayer de délier mon inconscient en ayant recours à l’automatisme, je pense que ça travaille une forme d’humilité et d’acceptation qui sont, dans mon parcours artistique, mais également de vie, très importantes. C’est aussi une façon de m’amuser et de ne pas trop me prendre au sérieux. » Cela dit, si elle aime ne pas trop savoir où elle s’en va dans son œuvre personnelle en travaillant le « laid » et en prenant des risques, il en va autrement dans son travail de scénographe. « Lorsque je travaille en équipe, l’harmonie et le respect de l’expression de chacun deviennent des aspects que je mets beaucoup de l’avant, alors la création ne s’aborde pas de la même façon. Ce qui est génial avec le travail d’équipe, c’est de chercher ensemble. » On a d’ailleurs pu constater les univers éclatés qui sont nés de ce type de collaborations dans les récents Rotterdam (Théâtre de la Bordée) et Antigone (Théâtre du Trident), deux productions présentées à Québec au début de l’année 2019, de même que dans la tournée 2015 du chanteur Philippe Brach, trois projets dont Gab Doucet assurait la scénographie.

Ces jours-ci, elle travaille à finaliser une illustration pour un nouveau produit de la cidrerie québécoise Le Somnambule, ce qui lui permettra d’exposer son œuvre partout sur les tablettes. En parallèle, elle poursuit sa recherche constante de nouvelles formes de création. Elle est d’ailleurs récemment retournée sur les bancs d’école en Communication des médias interactifs afin de voir ce que de nouvelles connaissances technologiques pourraient apporter à son bagage de scénographe et d’artiste peintre. « Qu’est-ce qui résultera du mélange de tout ça, ça reste encore à déterminer, mais je suis bien enthousiaste de découvrir la suite ! »

Pour en savoir plus sur Gab Doucet et son œuvre, rendez-vous sur son site officiel ou sur sa page Facebook.

SIGNÉES DOUCET

image image image image image image image image
cool good eh love2 cute confused notgood numb disgusting fail